Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
14 Juillet 2014 Parole du jour
Malheur à l’orgueilleux !
Parole du Seigneur : Malheur à l'Assyrien, l'instrument de mon indignation, lui qui est mon bâton, l'exécuteur de ma colère. Je l'envoie contre une nation impie, je lui donne pouvoir contre un peuple qui excite ma fureur, pour emporter ses dépouilles et le mettre au pillage, pour le fouler aux pieds comme la boue des chemins. Mais lui, il ne l'entend pas ainsi, ce n'est pas du tout ce qu'il pense : ce qu'il veut, c'est détruire, exterminer quantité de nations. Il se dit : « J'ai agi par ma propre force, et par ma sagesse, car j'ai l'intelligence. J'ai supprimé les frontières des peuples, j'ai pillé leurs trésors, et, comme un dieu, j'ai détrôné des rois. Comme sur un nid, j'ai mis la main sur les richesses des peuples. Comme on ramasse des œufs abandonnés, j'ai ramassé toute la terre, et il n'y a pas eu un battement d'aile, pas un bec ouvert, pas un cri. » Est-ce que le ciseau se glorifie aux dépens de celui qui s'en sert pour tailler ? Est-ce que la scie s'enorgueillit aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c'était le morceau de bois qui soulevait l'homme ! C'est pourquoi le Seigneur Dieu de l'univers fera dépérir ces soldats bien nourris, et par-dessous leur gloire s'allumera un brasier, le brasier d'un incendie.
Isaïe 10,5-7.13-16
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Les livres anciens, s’ils avaient une connaissance imparfaite de Dieu que seul Jésus pouvait venir préciser, « personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler » (Mt 11, 27), ils n’en contiennent pas moins de précieuses indications sur la relation entre l’homme et Dieu. Dieu est Père et, comme la plupart des pères ici-bas, il laisse ses enfants « vivre leur vie » à leur guise lorsque ces derniers en formulent le souhait et ont atteint l’âge où l’on peut s’attendre qu’ils sont en mesure de l’exercer de façon responsable. Cela lui déchire le cœur mais Il ne peut aller à l’encontre de la volonté clairement exprimée par ses enfants de le mettre hors-jeu. Il ne les « punit » pas comme en donne trop souvent l’image de l’Ancien Testament influencé par la mentalité de l’époque où il a été rédigé et où les hommes établissaient essentiellement des relations de pouvoir entre eux. Méconnaissant l’Amour, ils ne pouvaient envisager autrement leur relation à Dieu. Avec ce que nous connaissons de Dieu aujourd’hui, il serait étonnant qu’Il ait expressément envoyé l’Assyrien répandre le malheur chez le peuple qu’Il s’était choisi. Cependant, nous pouvons penser que Dieu empêchait ce dernier de sévir contre son peuple, protection invisible mais non moins réelle qu’Il lui a retirée en raison de son impiété. Si Dieu permet le mal, c’est dans l’espoir d’en retirer un bien plus grand encore, ici le retour éventuel de ses enfants vers Lui et leur salut éternel.
L’Assyrien pèche tout autant par orgueil que le peuple élu, il attribue à ses seuls mérites ses succès militaires : Il se dit : « J'ai agi par ma propre force, et par ma sagesse, car j'ai l'intelligence. J'ai supprimé les frontières des peuples, j'ai pillé leurs trésors, et, comme un dieu, j'ai détrôné des rois. Comme sur un nid, j'ai mis la main sur les richesses des peuples. Comme on ramasse des œufs abandonnés, j'ai ramassé toute la terre, et il n'y a pas eu un battement d'aile, pas un bec ouvert, pas un cri. » Il ne réalise pas avoir été involontairement l’instrument de la volonté divine : Est-ce que le ciseau se glorifie aux dépens de celui qui s'en sert pour tailler ? Est-ce que la scie s'enorgueillit aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c'était le morceau de bois qui soulevait l'homme ! Aussi, connaîtra-t-il à son tour le malheur, d’autant plus que le Seigneur met des limites au mal qu’il permet de s’exercer : Mais lui, il ne l'entend pas ainsi, ce n'est pas du tout ce qu'il pense : ce qu'il veut, c'est détruire, exterminer quantité de nations. Nombre de nos contemporains se sont malheureusement rangés dans le camp de l’Assyrien, mettant toute leur confiance, si ce n’est dans leur force, à tout le moins dans leur science, au point de se penser les égaux de Dieu ou de nier son existence, s’arrogeant le privilège exclusif de ce Dernier de décréter ce qui est bien ou mal ou, pire, de ne pas se questionner sur l’aspect moral de leurs actes, les seules chose ne pouvant être faites devenant celles que l’avancement technologique ne rend pas encore possibles. L’orgueil fait peser sur eux cette menace : par-dessous leur gloire s'allumera un brasier, le brasier d'un incendie.
En revanche, le Seigneur a toujours pitié des humbles qui crient vers Lui leur détresse face au mal : « d'un cœur brisé, broyé, Dieu, tu n'as point de mépris » (Ps 51, 19). La Vierge Marie résume dans le Magnificat tout l’Ancien Testament, l’histoire de l’homme et celle de sa relation avec Dieu, qui n’est autre que l’histoire du Salut, ainsi que le lien privilégié qui lie les humbles à Dieu et l’impossibilité pour les orgueilleux de connaître l’Amour :
Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom,
et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe.
Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,
Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.
Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, --
selon qu'il l'avait annoncé à nos pères -- en faveur d'Abraham et de sa postérité à jamais! (Lc 1, 49-55)