Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
14 Septembre 2014 Parole du jour
Le corps du Christ
Frères, prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l'unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l'unique Esprit. Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d'un seul. Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l'Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d'enseigner, puis ceux qui font des miracles, ceux qui ont le don de guérir, ceux qui ont la charge d'assister leurs frères ou de les guider, ceux qui disent des paroles mystérieuses. Tout le monde évidemment n'est pas apôtre, tout le monde n'est pas prophète, ni chargé d'enseigner ; tout le monde n'a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. Et je vais encore vous montrer une voie qui les dépasse toutes.
Première lettre de Paul aux Corinthiens 12,12-14.27-31.
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La famille des croyants forme le corps du Christ. Chaque membre est dépositaire de caractéristiques ou dons uniques qui le prédestinent à jouer un rôle précis dans le plan d’amour de Dieu sur l’humanité qui est le salut du plus grand nombre. Chacun, cependant, peu importe la fonction qui lui a été dévolue dans ce corps, est animé par l’unique Esprit d’amour qui veille à la cohésion de l’ensemble.
Certains se voient destinés à occuper des fonctions plus visibles : apôtres, prophètes, enseigner, accomplir des miracles, guérir, assister ou guider les frères, dire des paroles mystérieuses ou les interpréter. Ces rôles plus prestigieux parce que plus visibles ne sont pas accessibles à tous : Tout le monde évidemment n'est pas apôtre, tout le monde n'est pas prophète, ni chargé d'enseigner ; tout le monde n'a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. Il n’y a pas à les envier car plus grands sont les dons, plus grande se révèle la responsabilité de celui qui se les ai vu octroyer de les mettre au service du bien et du salut du plus grand nombre, plus grande également est la tentation de s’en attribuer le « mérite » ou d’en détourner une partie des « bénéfices » à son propre avantage. À la fin, lors du jugement, chacun aura à rendre compte de la manière dont il se sera acquitté de la fonction qui lui avait été dévolue dans ce Corps et ceux qui avaient les rôles les plus dignes d’admiration ne seront pas exempts de la damnation : « Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Mt 7, 22-23).
Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. Mais ce n’est pas là ce qui devrait nous préoccuper ! Et je vais encore vous montrer une voie qui les dépasse toutes.
C’est cette voie qui devrait constituer notre unique souci. Quelle est-elle ? La charité, accueillir et manifester l’amour de Dieu pour l’humanité ou encore, si nous sommes démunis de tout, solliciter l’amour des autres au nom de Dieu. Le chapitre 13 de la lettre aux Corinthiens qui suit immédiatement ce verset porte par ailleurs le nom d’hymne à la charité ou d’hymne à l’amour. Beaucoup le choisissent avec raison dans les lectures de la célébration du mariage. Les parents se voient assigner un rôle unique d’ « incarner » l’amour et de voir à sa transmission au sein de leur famille que le concile Vatican II a désigné sous le nom d’ « Église domestique » (Lumen Gentium 11).
Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour (Jean de la Croix, dichos 64), pas sur le prestige du rôle qui nous a été dévolu au sein du Corps du Christ, mais sur la manière dont nous nous serons acquittés de celui-ci, de l’amour que nous aurons imprégné nos actions. Cet amour requiert également que nous nous préoccupions de l’unité du corps du Christ non seulement en ne jalousant pas les rôles plus enviables mais encore en aidant ceux pour qui ils ont été prévus à mettre en valeur leur « patrimoine » pour le bénéfice du Corps tout entier et même de ceux à l’extérieur de celui-ci qui sont en « attente » de s’y greffer.