Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
8 Octobre 2016 Parole du jour
La lèpre du péché
En ces jours-là, le général syrien Naaman, qui était lépreux, descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole de l’homme de Dieu ; alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié ! Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur. » Mais Élisée répondit : « Par la vie du Seigneur que je sers, je n’accepterai rien. » Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa. Naaman dit alors : « Puisque c’est ainsi, permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays autant que deux mulets peuvent en transporter, car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. »
Deuxième livre des Rois 5,14-17.
En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » À cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
Luc 17, 11-19
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Nous percevons les réalités spirituelles, par ailleurs étrangères à l’entendement, à partir d’analogies. Ainsi, la lèpre dans les textes sacrés se veut-elle une illustration du péché. La lèpre défigure ceux qui en sont affectés. Pareillement, le péché défigure-t-il l’image de Dieu que nous portons en nous qui réside en notre capacité d’aimer. La lèpre au temps des Écritures était incurable. Pareillement, le péché : « Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » (Lc 5, 21). De localisés, les premiers symptômes de la lèpre se propagent à la personne toute entière. De même, n’y a-t-il pas de péché anodin, mignon pour reprendre une expression populaire, celui-ci tendant à s’étendre à toute la vie spirituelle. Outre ses effets physiques dévastateurs, en raison de ceux-ci, la lèpre isole des autres ceux qui en sont affectés. Le péché conduit au repliement sur soi, à la perte de sensibilité aux besoins et aux aspirations des autres.
Pour restaurer notre capacité d’aimer atrophiée par le mal du péché, Jésus Christ nous a légué le sacrement de Réconciliation par lequel nos fautes sont remises moyennant leur confession à un représentant autorisé, le prêtre. Certains méprisent ce traitement à la manière de Naaman eu égard à la prescription qui lui avait été faite de se plonger sept fois dans le Jourdain : « Est-ce que les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y baigner pour être purifié? » (2 R 5, 12), « Pourquoi confesser ses fautes à un autre homme tout aussi pécheur que moi ? N’est-il pas tout autant valable d’avouer mes torts à Dieu seul ? » Et pourtant, qu’il suffise de dire que c’est justement dans l’humilité du moyen que Dieu a prévu nous donner la guérison. Jésus, qui n’est pas venu abolir, mais accomplir (Mt 5, 17) préserve par ailleurs le rôle de médiateur des prêtres lorsqu’il commande aux lépreux : « Allez vous montrer aux prêtres ». Enfin, et c’est souvent un aspect du sacrement que nous avons tendance à occulter, l’épisode de la guérison des dix lépreux souligne l’importance de l’action de grâces, seul le Samaritain reconnaissant ayant reçu la promesse de la vie éternelle : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)
Je médite sur les analogies entre la lèpre et le péché. Je fréquente régulièrement le sacrement de Réconciliation afin de guérir les blessures infligées par le péché et qui handicapent ma capacité à aimer. Par-dessus tout, je me montre reconnaissant envers Dieu pour tous ses bienfaits, notamment les sacrements qu’il nous a donnés comme moyens de cheminer vers le salut.