Ne compte pas sur toi

Ne t’appuie pas sur tes richesses, ne dis pas : « Elles me suffisent. »

Ne te laisse pas entraîner par ton instinct et ta force à suivre les désirs de ton cœur.

Ne dis pas : « Qui m’en imposera ? », car le Seigneur ne manquerait pas de te châtier.

Ne dis pas : « J’ai péché, et rien ne m’est arrivé », car le Seigneur sait attendre longtemps.

Ne sois pas assuré du pardon au point d’entasser péché sur péché.

Ne dis pas : « Sa miséricorde est grande, il pardonnera bien tous mes péchés », car, en lui, il y a pitié mais aussi colère ; son indignation s’abattra sur les pécheurs.

Ne tarde pas à te retourner vers le Seigneur, ne remets pas ta décision de jour en jour ; car brusquement éclatera la colère du Seigneur, et à l’heure du châtiment, tu seras anéanti.

Ne t’appuie pas sur des richesses injustement acquises : elles ne te serviront de rien au jour de l’adversité.

Livre de l'Ecclésiastique 5,1-8.

L’humilité, voilà l’attitude du cœur essentielle pour espérer rencontrer le Seigneur et marcher dans ses voies. L’orgueil nous incline à croire que nous pouvons compter sur nos propres forces pour aspirer à la vie éternelle, ou encore que l’on peut impunément commettre le mal en comptant sur la miséricorde de Dieu, miséricorde qui deviendrait alors synonyme d’impuissance. Si le livre de l’Ecclésiastique parle de colère du Seigneur et de châtiment, la perception de Dieu a évolué au fil des siècles et nous parlons plus aujourd’hui de la justice du Seigneur (non pas celle d’un juge mais d’un Père). Quant à ce qui est perçu comme un châtiment, c’est la douleur ressentie par l’âme en présence de Dieu qui l’irradie de son Amour, Amour qui, s’il rencontre une résistance (des traces du refus d’aimer et/ou de se laisser aimer) produit une sensation d’échauffement s’apparentant à une brûlure.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Je ne compte pas sur moi-même, mes œuvres, mes richesses ou tout autre produit de mon travail ou de mon ingéniosité pour espérer vivre en compagnie du Seigneur pour l’éternité mais uniquement sur la divine miséricorde en laquelle je mets toute mon espérance. Comme le disait Thérèse de Lisieux dans Histoire d’une Âme : « L'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n'ai pas besoin de grandir, il faut au contraire que je reste petite, que je le devienne de plus en plus ». Il n’y a pas d’autre chemin que celui-là !