Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
7 Mars 2021 Parole du jour
En ces jours-là, Naaman, général de l’armée du roi d’Aram, était un homme de grande valeur et hautement estimé par son maître, car c’est par lui que le Seigneur avait donné la victoire au royaume d’Aram. Or, ce vaillant guerrier était lépreux. Des Araméens, au cours d’une expédition en terre d’Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse : « Ah ! Si mon maître s’adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. » Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d’Israël a déclaré. » Le roi d’Aram lui répondit : « Va, mets-toi en route. J’envoie une lettre au roi d’Israël. » Naaman partit donc ; il emportait dix lingots d’argent, six mille pièces d’or et dix vêtements de fête. Il remit la lettre au roi d’Israël. Celle-ci portait : « En même temps que te parvient cette lettre, je t’envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre. » Quand le roi d’Israël lut ce message, il déchira ses vêtements et s’écria : « Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort ? Ce roi m’envoie un homme pour que je le délivre de sa lèpre ! Vous le voyez bien : c’est une provocation ! » Quand Élisée, l’homme de Dieu, apprit que le roi d’Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire : « Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Que cet homme vienne à moi, et il saura qu’il y a un prophète en Israël. » Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s’arrêta à la porte de la maison d’Élisée. Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette, tu seras purifié. » Naaman se mit en colère et s’éloigna en disant : « Je m’étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Est-ce que les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d’Israël ? Si je m’y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère. Mais ses serviteurs s’approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus, lorsqu’il te dit : “Baigne-toi, et tu seras purifié.” » Il descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole de l’homme de Dieu ; alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié ! Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! » Deuxième livre des Rois 5,1-15 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
L’orgueil constitue le principal obstacle nous empêchant de rencontrer Dieu, de Le laisser aimer en nous et à travers nous. L’orgueil s’oppose à l’amour des autres et à l’Amour avec un grand A qui est Dieu. Élisée, l’homme de Dieu au regard perçant, parce qu’il lit le cœur des hommes avec les yeux de Dieu, a vu juste lorsqu’il a compris que l’orgueil du général Naaman, reconnu comme un homme de grande valeur, représentait ce à quoi il devait s’attaquer pour que ce dernier fasse la connaissance de Dieu et expérimente sa miséricorde. Et le général s’est incliné, non sans avoir manifesté une grande réticence, humiliation qui a ouvert la porte à sa guérison de la lèpre et à sa rencontre avec Dieu ainsi qu'à la foi qui lui est inhérente : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! », car, nous le savons, les miracles n’ont pas d’autre fin que susciter et assurer la foi ainsi que de manifester de manière visible l’action invisible de Dieu dans le cœur de l’homme. Conséquemment, à la lumière du récit de la guérison du paralytique par Jésus où il accompagne le pardon des péchés de la guérison de ce dernier, il est loisible de penser que Naaman, en plus de recouvrer la santé du corps a vu son âme être libérée du péché, d’autant plus que le péché est symbolisé par la lèpre, illustré comme étant la lèpre du cœur. « Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » (Mc 2, 9-11).
Souhaitons-nous éradiquer la lèpre du péché de nos cœurs ? Humilions-nous à la suite du général Naaman. Consentons à aller confesser nos fautes à un homme semblable à nous, un homme pécheur comme nous même s'il est prêtre, parce que consentir à cette humiliation constitue la condition posée par le Seigneur pour venir aimer en nous et effacer nos péchés desquels le refroidissement de notre amour tire son origine.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je prie pour que l’actuelle pandémie mette à mal l’orgueil de ce monde et que l’humiliation subie devienne la brèche par laquelle Dieu puisse entrer et agir alors qu’on avait préalablement cherché à L’exclure de l’équation.
Dès que la situation sanitaire le permettra de nouveau, j'irai confesser mes péchés à un prêtre.