Par quelle autorité fais-tu cela ?

En ce temps-là, Jésus et ses disciples revinrent à Jérusalem. Et comme Jésus allait et venait dans le Temple, les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver. Ils lui demandaient : « Par quelle autorité fais-tu cela ? Ou alors qui t’a donné cette autorité pour le faire ? » Jésus leur dit : « Je vais vous poser une seule question. Répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais cela. Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. » Ils se faisaient entre eux ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?” Mais allons-nous dire : “Des hommes” ? » Ils avaient peur de la foule, car tout le monde estimait que Jean était réellement un prophète. Ils répondent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »

Marc 11, 27-33

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Il n’y a que deux façons d’entrer en relation avec les autres : chercher à établir des relations de pouvoir et d’intérêt propre ou, à l’opposé, des relations d’amour et d’amitié. Il y a là un choix fondamental à effectuer qui influence toute notre vie et même au-delà, car au terme de notre vie nous serons jugés sur l’amour comme l’affirmait Jean de la Croix. C’est ce même choix devant lequel nous a placés Jésus : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » (Mt 6, 24), Dieu étant Amour et l’argent constituant un instrument de pouvoir.

Certains contemporains de Jésus et qui se disaient représentants de Dieu, un Dieu qui est Amour, des grands prêtres, des scribes et des anciens ne s’intéressaient qu’au pouvoir, à savoir qui a autorisé Jésus à agir comme il le fait, et à leur intérêt propre qui les conduit à ne pas offrir de réponse à la question posée par Jésus par peur de perdre la face. Dans les faits et malgré leur prétention, ces personnes ne représentent pas le Dieu qui est Amour mais eux-mêmes. Il en est de même encore de nos jours pour ceux qui disent représenter Dieu, mais utilisent leur situation pour s’imposer aux autres, les contraindre de quelque manière, alors que l’amour a un respect illimité de l’autre et de sa liberté à l’image du Dieu qui est Amour et chérit plus que tout notre liberté, quitte à pâtir du mauvais usage que nous faisons de cette dernière.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’aime, je cherche à aimer en vérité. Si je dispose d’un quelconque instrument de pouvoir, je m’efforce de le mettre au service des autres dans le respect de leur liberté, au service de l’amour. Je ne cherche pas à savoir par quelle autorité les autres agissent, ce qui légitimise leurs actions, mais plutôt de découvrir quel amour inspire ces actions, l’amour effectif de Dieu et du prochain ou à l’opposé l’amour d’eux-mêmes (au mépris de Dieu comme l’a dit Augustin d’Hippone).