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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Quel mauvais service tu nous as rendus en nous faisant sortir d’Égypte !

En ces jours-là, on annonça au roi d’Égypte, que le peuple d’Israël s’était enfui. Alors Pharaon et ses serviteurs changèrent de sentiment envers ce peuple. Ils dirent : « Qu’avons-nous fait en laissant partir Israël : il ne sera plus à notre service ! » Pharaon fit atteler son char et rassembler ses troupes ; il prit six cents chars d’élite et tous les chars de l’Égypte, chacun avec son équipage. Le Seigneur fit en sorte que s’obstine Pharaon, roi d’Égypte, qui se lança à la poursuite des fils d’Israël, tandis que ceux-ci avançaient librement. Les Égyptiens, tous les chevaux, les chars de Pharaon, ses guerriers et son armée, les poursuivirent et les rejoignirent alors qu’ils campaient au bord de la mer, près de Pi-Hahiroth, en face de Baal-Sefone. Comme Pharaon approchait, les fils d’Israël regardèrent et, voyant les Égyptiens lancés à leur poursuite, ils eurent très peur, et ils crièrent vers le Seigneur. Ils dirent à Moïse : « L’Égypte manquait-elle de tombeaux, pour que tu nous aies emmenés mourir dans le désert ? Quel mauvais service tu nous as rendu en nous faisant sortir d’Égypte ! C’est bien là ce que nous te disions en Égypte : “Ne t’occupe pas de nous, laisse-nous servir les Égyptiens. Il vaut mieux les servir que de mourir dans le désert !” » Moïse répondit au peuple : « N’ayez pas peur ! Tenez bon ! Vous allez voir aujourd’hui ce que le Seigneur va faire pour vous sauver ! Car, ces Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais. Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous n’aurez rien à faire. » Le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route ! Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. ».

Livre de l'Exode 14, 5-18.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La liberté a un prix, un prix auquel tous ne sont pas prêts à consentir. Une cage, fut-elle dorée, n’en demeure pas moins une cage. Cependant, il est d’autant plus difficile de s’en extirper que la cage est attirante ! Le récit de l’Exode constitue une métaphore de notre vie spirituelle, la Terre promise représentant le Royaume éternel. L’amour est le chemin menant à cette terre de liberté, un amour qui requiert de penser prioritairement aux autres et à Dieu avant nous-mêmes. Les Égyptiens, quant à eux, représentent nos passions qui nous asservissent en faisant de leur satisfaction la finalité de notre existence au détriment de l’amour où se trouvent notre liberté et notre bonheur, de manière imparfaite en cette vie, en plénitude pour l’éternité. Ce n’est pas chose facile de sortir de l’esclavage auquel nous ont soumis des passions qui demeurent inassouvies parce que procédant de désirs infinis, d’un désir d’infini qui ne peut trouver satisfaction qu’en Dieu, le seul être infini.

Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous n’aurez rien à faire. Vaincre ses passions pour parvenir à la liberté des enfants de Dieu est très difficile, pour ne pas dire impossible, pour nous les humains, mais pas pour Dieu : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » (Mc 10, 27). Pour aspirer au salut, l’unique voie, à tout le moins la plus sûre, consiste à laisser le Seigneur combattre pour nous et ainsi n’avoir d’autre chose à faire que de consentir à Le laisser faire, à Le laisser aimer en nous et à travers nous. Pour nous soutenir dans notre marche vers la liberté nous avons le pain eucharistique préfiguré par la manne dont ont pu bénéficier les israélites au désert, ce désert lui-même image de la privation requise pour nous détacher des consolations sensibles. Sur cette route où nous guide le Seigneur, le plus grand danger se trouve dans le regret de ce que nous avons abandonné pour Le suivre, le désir de retourner en arrière qu’ont eux aussi expérimenté les israélites : « Que ne sommes-nous morts de la main de Yahvé au pays d'Égypte, quand nous étions assis auprès de la marmite de viande et mangions du pain à satiété! » (Ex 16, 3)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je laisse Dieu combattre pour moi et aimer en moi et à travers moi. Une fois engagé dans cette voie, je me garde de la tentation de retourner en arrière.

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