La sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait

En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « À qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres en disant : “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.” Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : “C’est un possédé !” Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.” Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait. »

Matthieu 11, 16-19

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies impénétrables! (Rm 11, 33)

La Sagesse de Dieu s’exprime de multiples manières. La clé pour décoder, comprendre, son action, c’est l’amour. Si on ne peut expliquer par l’amour, si on ne peut relier de quelque manière à l’amour, cela ne peut avoir Dieu ou sa volonté comme origine ou comme fin. Ainsi, par amour, Dieu s’est fait vulnérable et a fait irruption de manière tangible dans le monde sous les traits d’un poupon naissant. Le Dieu de l’infini s’est fait petit, tout-petit, pour se rapprocher de nous, pour que la distance qui nous sépare de Lui ne soit plus un facteur pour nous empêcher d’aller à Lui. Le Dieu Tout-Puissant s’est laissé clouer à la croix, scandale pour les Juifs, folie pour les païens (1 Co 1, 23), pour exprimer l’amour infini qu’Il a pour nous, « Nul n'a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13), pour exprimer également qu’il n’y a pas d’amour sans souffrance. Plus l’amour est grand, plus grande est la souffrance : souffrance du détachement que requiert le don de soi inhérent à l’amour, souffrance de l’ingratitude des destinataires du don offert. C’est ce que j’ai constaté chez une personne récemment décédée et qui m’était chère : Elle a beaucoup aimé, elle a beaucoup souffert, elle a beaucoup souffert parce qu’elle a beaucoup aimé. Elle a marché dans les pas du Christ, l’amour de Dieu s’est exprimé à travers elle.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je contemple les personnes, les événements et les choses avec les yeux de la foi, de la perspective de Dieu, le Dieu qui est Amour. Lorsque quelque chose dépasse mon entendement, je suis l’exemple de Marie, mère de Jésus et notre mère dans la foi, « sa mère conservait toutes ces choses dans son cœur » (Lc 2, 51), et je reporte mon jugement à plus tard, lorsque des événements subséquents ou des « lumières » nouvelles en révéleront le sens caché et qu'il me sera possible de voir comment l’incompréhensible du moment a pu contribuer à la réalisation du plan d’amour de Dieu sur moi, sur mes proches et, enfin, sur l’humanité tout entière.