Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
11 Novembre 2023 Parole du jour
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens, eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision. Il leur dit alors : « Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des gens, mais Dieu connaît vos cœurs ; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu. » Luc 16, 9-15 Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Le mot argent, utilisé ici, se retrouve dans certaines traductions, notamment les anglaises King James et WEB, remplacé par le mot Mammon, beaucoup plus riche de sens, à mon avis, et dont l’encyclopédie Universalis donne la définition suivante :
Mot appartenant à la langue juive et judéo-chrétienne, mammon est la transcription européenne, hébraïque ou araméenne du mot grec mamônas, probablement dérivé de la racine hébraïque amên (ce qui est fidèle, sûr). Dans l'Ancien Testament, on ne le rencontre que dans l'Ecclésiastique (XXXI, 8). On trouve mammon à Qumrân, en hébreu, dans la Règle de la communauté (VI, 2) et dans l'Écrit de Damas (XIV, 20), où il désigne l'argent. Dans le Nouveau Testament, il apparaît en Matthieu (VI, 24) et en Luc (XVI, 9, 11 et 13). Dans le judaïsme tardif, en hébreu mishnaïque ou en araméen targumique, mammon désigne la richesse ou le gain, souvent mal acquis. Il apparaît dans le Talmud de Babylone et dans les targums, où il a le sens de profit ou d'argent. Dans le targum palestinien du Pentateuque, il sert à rendre (Genèse, XXXIV, 23) le mot original, hébraïque, « bétail » (la richesse du fermier). On le trouve fréquemment dans le Talmud de Palestine. On le rencontre aussi dans la littérature apocalyptique, notamment dans l'Énoch éthiopien, où il signifie les sécurités illusoires de ce monde.
Dans l'Évangile de Matthieu (VI, 24, « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon »), le terme est, dans la bouche de Jésus, presque personnifié et identifié à une puissance démoniaque.
L’argent est une invention humaine pour accumuler la richesse. Quand Jésus dit : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent », il nous place devant le choix fondamental d’existence que nous avons à faire entre l’Amour qui est don et l’argent qui est accumulation. Entre don et accumulation, il y a totale incompatibilité, l’un étant l’antithèse de l’autre, d’où la nécessité de faire un choix, le bon choix. C’est le mauvais choix de l’accumulation que Jésus dénonce dans la parabole de l’homme dont les terres avaient beaucoup rapporté et qui avait décidé de construire de nouveaux greniers (Lc 12, 15-21). Un monde qui a fait le choix de la création et de l’accumulation de la richesse son leitmotiv principal est forcément un monde sans Dieu et sans amour, l’amour prenant sa source en Dieu qui est Amour.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je fais le choix de Dieu, du don de moi sans attente de retour, de laisser Dieu aimer à travers moi en redistribuant les richesses, tant matérielles que spirituelles, qu’Il a mises à ma disposition pour le bien et le salut du plus grand nombre.