Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
2 Décembre 2023 Parole du jour
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » Luc 21, 34-36 Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris |
Qu’est-ce que la prière ?
La prière est peut-être l’acte religieux essentiel ; elle est donc très difficile à définir, tellement elle a de formes et d’occasions diverses. On peut cependant y distinguer deux aspects fondamentaux. Le premier sert en général à la nommer dans la plupart des langues (prière, prayer Gebet, proseukhè, etc.) : il s’agit d’une demande ou d’une requête, adressée en général à Dieu, Le second apparaît quand on se rend compte que cette démarche suppose qu’on peut communiquer avec Dieu : la prière est alors communion, ou même union, avec lui. Ce lien entre l’humain et le divin, entre l’éphémère et l’absolu pose des questions philosophiques que la tradition chrétienne a souvent abordé d’un point de vue platonicien (platonisme chrétien). Les deux aspects de la prière sont souvent récapitulés dans la définition souvent citée de Jean Damascène : « La prière est l’élévation de l’âme vers Dieu, ou la demande qui lui est faite de ce qui est nécessaire » (Expositio fidei 68). (Dictionnaire critique de théologie, Lacoste, Jean-Yves, PUF, Paris, 2019, p. 1124)
Si la foi est le cadeau que Dieu nous fait pour nous permettre d’entrer en relation avec Lui, la prière est le moyen à notre disposition pour entrer en communication avec Lui. La prière sans la foi qu’elle présuppose représente un flot de paroles dépourvues de sens : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. » (Mt 6, 7) Quand nous prions avec foi, nous nous adressons à une Personne, à un Dieu qui est Père. Nous Lui faisons part de nos joies et de nos peines, de nos espoirs et de nos déceptions, de notre reconnaissance pour ses bienfaits et des besoins qui nous pressent… et ultimement de notre amour pour Lui, tout trouvant sa finalité dans l’Amour, l’Amour reçu et redonné. Notre prière souffre de l’indigence de notre foi, « si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde… » (Mt 17, 20), aussi nous avons besoin du secours de l’Esprit Saint qui vient au secours de notre faiblesse pour prier comme il faut (Rm 8, 26). Foi, prière et Esprit forment un tout indissociable. Si nous négligeons la prière, d’orienter constamment notre pensée vers le Seigneur, d’être attentifs aux signes de sa Présence, bref de rester éveillés, notre vie de foi et dans l’Esprit en souffrira inéluctablement.
La prière du Rosaire tire toute sa valeur de la méditation des événements de la vie de Jésus Christ tels que contemplés par celle qui en a été le témoin principal, Marie sa mère. Les aves constituent pour ainsi dire la musique de fond qui facilite cette contemplation. Quant aux mystères proposés à notre méditation ils se rattachent tous, à des degrés différents, à la foi, à l’espérance et à la charité. L’humilité, cette humilité sans laquelle l’amour ne saurait exister, et l’Esprit Saint sont eux aussi bien présents tout au long de la méditation de ces mystères. La récitation des aves est dépourvue de sens si elle ne résulte pas en l’élévation de l’âme vers la Trinité.
Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)
Je prie, mais je ne prie pas n’importe comment. Je prie constamment et en étant éveillé à la Présence du Seigneur à mes côtés, dans ma vie, dans le monde et dans l’Histoire, une Histoire à l’origine de laquelle Il se trouve et dont il est la fin, l’Alpha et l’Omega (Ap 1, 8), une Histoire dont Il est le Maître.