C’est toi, Seigneur, notre père

Pourtant, c’est toi notre père ! Abraham ne nous connaît pas, Israël ne nous reconnaît pas. C’est toi, Seigneur, notre père ; « Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. Nous sommes comme des gens que tu n’aurais jamais gouvernés, sur lesquels ton nom n’est pas invoqué. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face, quand tu ferais des prodiges terrifiants que nous n’espérons plus. Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face. Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins. Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous nous sommes égarés. Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient. Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main.

Livre d'Isaïe 63, 16-17.19 ; 64, 2-7.

Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Dieu n’est pas une force impersonnelle qui anime le monde, Il est une Personne avec laquelle nous pouvons entrer en relation, trois Personnes même formant un seul Dieu. Par-dessus toute chose Dieu est Amour, un Amour infini qui avait besoin d’un réceptacle tout aussi infini afin de s’épancher, de là, Il a engendré le Fils (notre frère, parce qu’Il a consenti à revêtir la chair en la personne de Jésus-Christ pour nous faire connaître le Père et sa volonté d’amour). Paul le désignera comme le Père de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom (Ép 3, 14-15), en qui toute paternité prend son modèle. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Parce qu’Il est Amour et Père, Dieu nous laisse jouir de la liberté, même si nous faisons mauvais usage de cette dernière. Fort heureusement, parce qu’Il est Amour et Père, Dieu est également toujours prêt à nous pardonner, « Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Encore faut-il pour jouir de ce pardon nous reconnaître pécheurs et avoir le repentir de notre conduite mauvaise. Dans l’entretemps, entre le moment où nous nous détournons de Dieu et celui où nous consentons à ce qu’Il nous fasse revenir vers Lui, Il nous laisse à nous-mêmes : tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Sans Dieu nous ne pouvons rien de bon, tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Si nous ne laissons pas Dieu aimer à travers nous, notre amour est imparfait, il est entaché à divers degrés par la recherche de l’intérêt personnel qui le souille, l’amour véritable présupposant la gratuité, une gratuité totale.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je considère Dieu comme Père, mon Père, un Père auquel je peux me confier, un Père sur le secours de la Providence duquel je puis toujours compter, un Père toujours prêt à me pardonner… un Père dont j’essaie me garder proche en accomplissant sa Volonté d’amour et avec qui je cherche à rester en contact constant par la prière.