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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Richesse

 

 

Richesse

 

Je suis riche des biens dont je sais me passer.

 

–  Louis Vigée  (1778-1820)

 

 

 

Pauvreté et richesse sont relatives. C’est le constat que les autres possèdent des choses qui nous font défaut qui nous amène à réaliser notre pauvreté et, l’envie se mettant de la partie, à nous sentir malheureux. Serions-nous tous indigents, si nous n’avions pas connaissance qu’il puisse exister d’autre état que le nôtre, le manque de moyens ne porterait pas ombrage à notre bonheur. Celui qui sait se passer des biens jouit d’une richesse inestimable : la liberté.

 

Le spirituel aspire, à la suite de Jean de la Croix, au détachement des choses de ce monde pour jouir pleinement de sa liberté  et de sa richesse d’enfant de Dieu : « Qu'importe qu'un oiseau soit attaché d'un fil mince ou d'une corde ? Car, pour fin que soit le fil, l'oiseau y demeurera attaché comme à la corde, tant qu'il ne le brisera pas pour voler. Il est vrai que le fil est plus facile à rompre; mais pour facile que ce soit, s'il ne le rompt, il ne volera pas. Ainsi en est-il de l'âme qui s'est liée à quelque chose, malgré toutes ses vertus, elle ne parviendra jamais à la liberté de l'union divine. Car l'appétit et l'attachement de l'âme ont une propriété semblable à celle qu'on attribue au rémora à l'égard du navire ; bien que poisson très petit, si d'aventure il s'attache à un navire, il l'arrête tellement qu'il ne peut arriver au port ni naviguer. Véritablement, c'est une chose déplorable de voir des âmes chargées, comme de grands navires, de richesses, d'œuvres et d'exercices spirituels, de vertus et faveurs que Dieu leur fait, et qui, pour n'avoir pas le courage d'en finir avec un petit plaisir, un attachement ou une affection (car c'est tout un), ne vont jamais de l'avant ni n'arrivent au port de la perfection, alors qu'il ne leur fallait qu'une bonne envolée, et achever de rompre ce fil d'attachement, ou ôter ce collant rémora de l'appétit.» (Montée du Carmel 1, chap. 11, v. 4). Plus le spirituel se vide de lui-même, de ses appétits, plus il se fait capacité pour accueillir Dieu. « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé; Dieu, tu ne rejettes pas un cœur brisé et broyé » (Ps 51, 19). Ce n’est pas la possession de biens qui éloigne le riche de Dieu mais son attachement envers ceux-ci, de mettre sa confiance et sa sécurité dans les choses matérielles plutôt qu’en Dieu avec pour résultat « qu’il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des Cieux » (Mt 19, 24) le salut étant un don à accueillir et non une chose à laquelle nous puissions aspirer en vertu d’un mérite quelconque de notre part comme le laisse entrevoir la réponse de Jésus à la question de ses disciples: « Qui donc peut être sauvé? — Pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible » (Mt 19, 25-26).

 

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