Événements

La douleur frappe tout le monde sans discernement et est, de ce fait, inévitable. Cependant, l’intensité et la durée de la souffrance qu’elle engendre dépend de l’attitude de celui qu’elle atteint. Inversement, le soleil vient à briller pour tout le monde mais certains le laissent occulter par le souvenir des jours sombres qui ont précédé ou fixent leur attention sur les quelques nuages qu’il y a dans le ciel pour pester contre eux.

Les événements sont relativement neutres. C’est en grande partie notre attitude qui leur confère une charge positive ou négative. Pour certains un client mécontent est comme un caillou dans un soulier alors que pour d’autres cela constitue une opportunité de découvrir comment devenir meilleurs encore.

L’apôtre Paul invite à ne pas nous laisser influencer par les événements « (que) ceux qui pleurent, (vivent) comme s'ils ne pleuraient pas; ceux qui sont dans la joie, comme s'ils n'étaient pas dans la joie » (1 Co 7, 30). Le spirituel s’efforce de concentrer son attention sur Dieu plutôt que de se laisser distraire par les choses passagères de ce monde et, de ce fait, devient inébranlable comme « la maison construite sur le roc » (Mt 7, 24). Il voit dans les événements l’expression de la volonté divine, non pas qu’il pense que Dieu veut le mal mais qu’il le permet pour aviver la flamme de la charité dans le cœur de ceux qui ne resteront pas insensibles à la misère des autres et s’efforceront de leur porter assistance. Devient-il lui-même victime des circonstances qu’il ne s’émeut pas outre mesure, reconnaissant le droit de Celui qu’il considère lui avoir tout donné à tout lui reprendre à l’image de Job : « Nu, je suis sorti du sein maternel, nu, j'y retournerai. Yahvé avait donné, Yahvé a repris: que le nom de Yahvé soit béni! » (Jb 1, 21). Pour beaucoup, les épreuves constituent une opportunité de rapprochement avec Dieu puisqu’elles mettent à mal l’orgueil qui nous éloigne de Lui en nous faisant réaliser combien nous sommes vulnérables.

Le spirituel vit les événements en louant Dieu en toutes choses. Ainsi évite-t-il d’être agité à tous vents, favorables ou défavorables, comme le roseau qui penche à la merci de ces derniers.