Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
13 Février 2012 Parole du jour
Amour diffusif
C'est à vous d'abord qu'il fallait adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens. C'est le commandement que le Seigneur nous a donné : J'ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre.
Actes des Apôtres 13, 46-47
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Le propre de l’amour est de se diffuser. L’amour ne saurait se limiter à un groupe donné. Il n’y a point de limites quant à ses destinataires, allant jusqu’à inclure les personnes qui lui sont hostiles : Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. (Mt 5, 44-45). Cependant, l’amour respecte la liberté des destinataires de l’accueillir ou non, et s’il se voit refusé par ceux à qui il était généreusement offert, il se tournera vers qui voudra bien de lui : Puisque vous rejetez la parole de Dieu et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens.
Avant d’être répandu, l’amour doit d’abord être accueilli car comment pourrions-nous donner ce que nous ne possédons pas ? Qui accueille l’Amour se sent investi d’un besoin irrépressible de se donner, de faire connaître au plus grand nombre la source du bonheur qui l’anime. Il est beaucoup question d’une crise des vocations dans les sociétés occidentales. Si la moisson y est abondante et les ouvriers si peu nombreux (Lc 10, 2), c’est que l’amour s’y est refroidi, pas celui qui est satisfaction de ses instincts charnels qui, lui, est omniprésent, mais l’amour véritable qui est don désintéressé de soi. Le conte du petit chaperon rouge s’applique bien à cette époque où beaucoup se laissent distraire en cours de route et détournent leur regard de Celui qui seul peut procurer un bonheur durable pour se laisser séduire par ce qui ne peut que procurer des joies passagères, un bien matériel perdant son intérêt dès qu’on l’a en sa possession. Souhaitons-nous voir une recrudescence dans le nombre des ouvriers que nous devons individuellement accueillir l’Amour dans nos vies. Les vocations religieuses sont florissantes dans les sociétés qui font de l’Amour leur préoccupation principale et où nous serions enclins à dire qu’on n’en a pas besoin en si grand nombre, alors qu’elles dépérissent là où l’égoïsme domine et où leur manque se fait cruellement sentir de sorte que se réalise la parole : « celui qui a, on lui donnera, et celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera enlevé » (Mc 4, 25) .