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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Aveuglement

 

Aveuglement

 

Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ?

 

Luc 6, 39

 

 

 

La question fait sourire surtout que l’image qui nous vient immédiatement en tête est celle de personnes privées physiquement de la vue. Cependant, c’est d’aveuglement moral que Jésus veut parler ainsi que le démontre la suite de son propos : « Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : 'Frère, laisse-moi retirer la paille qui est dans ton œil', alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Esprit faux ! Enlève d'abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l'œil de ton frère » (Lc 6, 41-42). Quelles sont les causes d’un tel aveuglement ? Essentiellement l’orgueil, le désir d’être bien perçu par les autres, qui amène à nier tout défaut ou travers qui pourrait entacher l’image qu’ils se font de nous et, pire encore, à voir dans les autres ce que nous démentons être notre propre lot et ce, même si cela se retrouve en eux à un degré moindre. La paille dans l’œil du voisin nous agace parce qu’elle nous renvoie l’image de ce que nous ne voulons admettre se retrouver en nous. La voir, en parler, lui donner une importance plus grande qu’elle n’en a en réalité nous déculpabilise du même mal que nous portons malheureusement en nous.

 

L’humilité est la clé de la vérité, l’antidote au venin de l’orgueil. Plusieurs personnes refusent le sacrement de réconciliation parce qu’elles ne voient pas pourquoi elles devraient se mettre moralement à nu devant une personne qu’elles considèrent ne pas valoir mieux qu’elles, allant jusqu’à insinuer qu’elle peut même être pire qu’elles. Elles devraient considérer que c’est justement pour cela que Dieu a instauré le sacrement, l’humiliation résultant de l’aveu des fautes à un pair comportant en lui-même un germe de guérison que féconde l’action de Dieu à travers le sacrement. S’il est commode de se passer d’intermédiaire et d’avouer ses fautes directement à Dieu, cela n’aura pas le même impact que le sacrement, ne serait-ce que parce que ce n’est pas le moyen voulu par Lui, que cela va à l’encontre de sa Volonté.

 

Juger l’autre requiert beaucoup de prudence, ne serait-ce que pour ne pas porter atteinte à la charité fraternelle. D’autre part, nous devons prendre garde d’agir à l’image du débiteur implacable qui, après s’être fait remettre une dette considérable par son maître, ne montre aucune compassion envers son compagnon qu’il fait jeter en prison pour se faire rembourser un montant beaucoup moindre (Mt 18, 23-35). Nous devons, nous aussi, avoir pitié de nos compagnons, comme Dieu a pitié de nous en nous remettant nos fautes dans son infinie miséricorde et démontrer la même indulgence à leur égard que celle que nous réclamons de Dieu à notre endroit.

 

 

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