Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
21 Février 2012 Parole du jour
Carême
Parole du Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! » Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits : ainsi vous pourrez offrir un sacrifice au Seigneur votre Dieu.
Joël 2, 12-14
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Qu’est-ce que le carême ? Essentiellement, un temps de préparation de quarante jours qui précède la fête de Pâques qui rappelle les quarante jours passés par Jésus au désert (CEC 540) alors qu’il se préparait à amorcer sa vie publique après avoir reçu le baptême de Jean (Mt 4, 1-11) et où il a dû vaincre la tentation. Rappel également des quarante ans passés par Israël au désert avant de pouvoir accéder à la Terre Promise, symbole du temps de grâce qui nous est accordé lors de notre séjour terrestre pour nous préparer à accéder au Royaume qui nous est promis pour l’éternité.
En quoi consiste cette préparation ? Si ce temps est reconnu pour être un moment de prières et de jeûne, il ne faut pas en oublier l’unique objectif : développer notre capacité à aimer, déchirer nos cœurs, ouvrir nos cœurs pour y recevoir l’amour de Dieu pour, dans un deuxième temps, le redistribuer aux autres par des gestes de charité.
Parmi tous les moyens à notre disposition pour développer notre capacité à aimer et réaliser la communion souhaitée par Dieu, il m’en apparaît un qui surpasse tous les autres : faire confiance. La confiance est le pré-requis essentiel de l’amour. À l’inverse, la méfiance tue l’amour. Ce n’est pas un hasard si le Tentateur s’emploie à susciter la défiance de Dieu dans l’épisode du péché des origines : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux » (Gn 3, 5). Faire confiance est mortifiant, j’oserais même dire plus qu’un jeûne ou une autre pratique de piété extérieure. Faire confiance, c’est renoncer à soi-même. Si je décide de faire confiance à Dieu, je Lui donne le gouvernail de ma vie. Plutôt que de ramer, plus souvent qu’autrement à contre-courant, je m’efforce de faire sa Volonté et non la mienne. Si je fais confiance à l’autre, je m’expose à revivre les déceptions passées, où les autres n’ont pas répondu aux attentes que j’ai placées en eux, mais je dois surmonter cette peur et prendre le pari que grâce à cette confiance que je lui manifeste, l’autre deviendra meilleur et que cette expérience nous rapprochera, réalisant à une échelle infiniment petite cette communion souhaitée par le Créateur. Rappelons-nous en ce temps de grâce que l’on accède pas à la vie éternelle seul mais en groupe. Qui pense se sauver seul s’illusionne et risque de se retrouver là où règne le non-amour. Benoît XVI dans sa lettre du Carême 2012 évoque cette dimension collective du salut lorsqu’il rappelle la nécessité de la correction fraternelle en vue du salut éternel. Jésus lui-même nous a indiqué qu’il fallait reprendre le frère fautif sans toutefois manquer à la charité : « Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère… » (Mt 18, 15-17).