Dieu a un plan unique pour chacun

Dieu a un plan unique pour chacun

Les esprits mauvais supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » Il le leur permit. Alors ils sortirent de l'homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils s'étouffaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s'était passé. Arrivés auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et devenu raisonnable, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. Les témoins leur racontèrent l'aventure du possédé et l'affaire des porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de partir de leur région. Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n'y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre chez toi, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Alors cet homme s'en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l'admiration.

Marc 5, 12-20

Pourquoi Jésus demande-t-il à ce Gérasénien qui le supplie de pouvoir être avec lui de plutôt rentrer chez lui, auprès des siens et d’annoncer tout ce que le Seigneur a fait pour lui dans sa miséricorde ? Jésus n’a-t-il pas déjà demandé au jeune homme riche : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi! » (Mt 19, 21) ? Pourquoi Jésus demande-t-il à cet homme de témoigner de la miséricorde du Seigneur alors qu’ailleurs il demande de taire un miracle qu’il venait d’accomplir : « Et Jésus leur recommanda de ne dire la chose à personne; mais plus il le leur recommandait, de plus belle ils la proclamaient » (Mc 7, 36) ?

Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur (Is 55, 8). Y aurait-il contradiction en Dieu ? Certes pas ! Il y a même constance : le chemin de Dieu va souvent à l’encontre de nos désirs. À celui qui est attaché aux biens de la terre, Jésus demande de le suivre alors qu’à celui qui vient d’être libéré de ses liens il demande de témoigner loin de lui. À qui vient de recevoir un avantage matériel, la guérison de la surdité, il demande de taire la chose pour qu’on ne s’attache pas à lui dans l’espoir de se procurer un avantage quelconque alors qu’inversement il demande de témoigner à celui qui vient de se voir gratifier d’un avantage spirituel au détriment de la possession de biens matériels (la perte de 2 000 porcs).

La constance, c’est que Dieu nous demande de nous détacher de notre volonté propre pour nous attacher à la sienne. En cela nous avons pour modèle Jésus : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin » (Jn 4, 34), « je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jn 6, 38); et, plus dramatiquement, à Gethsémani : « Abba (Père)! tout t'est possible: éloigne de moi cette coupe; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux! » (Mc 14, 36). Si donc, tout Fils qu’il était, s’est détaché de sa volonté propre par amour du Père, à plus forte raison devons-nous faire de même.