Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
2 Février 2013 Parole du jour
Nul n’est prophète en son pays
Dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : «Cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. » Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph ? » Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : 'Médecin, guéris-toi toi-même. Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays ! ' » Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays. En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. » À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
Luc 4, 21-30
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D’où viennent les difficultés du prophète à être reconnu par les siens ? Essentiellement de deux choses, l’une liée à sa personne, l’autre à sa mission.
« Ce trésor, nous le portons en des vases d'argile, pour que cet excès de puissance soit de Dieu et ne vienne pas de nous » (2 Co 4, 7). Dieu se manifeste à travers ce pour lequel le monde n’a pas de considération afin que dernier reconnaisse que c’est Lui qui agit et non son émissaire. « Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair n'aille se glorifier devant Dieu » (1 Co 1, 27-29). Dieu vient-Il Lui-même dans le monde, qu’Il y entre comme tout le monde sous les traits d’un bébé naissant. Le prophète est donc à la base un homme qui ne se distingue pas des autres si ce n’est qu’il a été choisi par Dieu pour accomplir une mission particulière. La principale difficulté qu’il éprouve auprès des siens est l’incapacité de ceux-ci à ne voir autre chose en lui que ce qu’ils en connaissent déjà, à refuser le choix de Dieu de passer par lui, rejet expérimenté par Jésus : « D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles? Celui-là n'est-il pas le fils du charpentier? N'a-t-il pas pour mère la nommée Marie, et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude? » (Mt 13, 54-55). On notera au passage que celui qui aurait l’imprudence de s’attacher à la personne du messager (notamment en raison de ce qu’il en ignore les limites), encourt le risque de perdre foi en Celui qui envoie lorsque la faiblesse de l’humain refera inévitablement surface un jour.
La deuxième difficulté du prophète est liée à sa mission de contribuer à l’expansion du Royaume de Dieu en rendant témoignage à la Vérité. Toute vérité n’est pas agréable à entendre, surtout lorsque c’est un proche dont nous connaissons les limites qui s’en fait le porte-parole. La capacité de surmonter la difficulté à dire une vérité que l’auditeur préférerait ne pas entendre est d’ailleurs reconnue comme un signe incontestable d’amitié : « Votre véritable ami est celui qui ne vous passe rien et qui vous pardonne tout » (Diane de Beausacq). En raison de la double obligation du chrétien authentique de pardonner et de rendre témoignage à la vérité, ne peut-on pas dire de lui qu’il constitue l’un des meilleurs amis de l’humanité ?
Enfin, les dons de Dieu sont octroyés principalement pour l’expansion de son Royaume. Élie a été envoyé à une veuve étrangère de la ville de Sarepta, Dieu a purifié Naaman, un Syrien, par l’entremise d’Élisée. Jésus dit d’ailleurs au sujet de sa mission : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17). Souvent, le prophète est issu d’un milieu acquis à Dieu. Aussi, n’est-ce que lorsqu’il répond à l’appel qui l’envoie vers l’inconnu que se manifeste toute la puissance de Celui qui le pousse à Le faire connaître au plus grand nombre. « "Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." » (Jn 20, 21-23).