Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
9 Mars 2012 Parole du jour
Fils prodigue
Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient. ' Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre…
Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers. ' Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers…
Luc 15, 11-32
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Quelle belle parabole que celle du fils prodigue pour illustrer toute la bonté de Dieu qui n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses mais met loin de nous nos péchés (Ps 103, 10.12). Comme le père du fils prodigue, Dieu attend le mouvement de retour de celui qui s’est détourné de lui pour le combler de ses bienfaits, le plus grand étant d’effacer sa faute, de ne pas laisser celle-ci altérer sa relation avec Lui. Jean-Paul II dans son encyclique Reconciliatio et paenitentia, aux versets 5 et 6, démontre que nous devons tous nous reconnaître dans ce fils de la parabole et aussi dans son frère aîné qui refuse, lui, de pardonner à son frère et de participer à la fête des retrouvailles organisée par le père :
L'homme -- tout homme -- est ce fils prodigue : séduit par la tentation de se séparer de son Père pour vivre dans l'indépendance..., tombé dans la tentation, déçu par le vide qui, comme un mirage, l'avait fasciné ; seul, déshonoré, exploité alors qu'il cherche à se bâtir un monde entièrement à soi ; travaillé, même au fond de sa misère, par le désir de revenir à la communion avec son Père. Comme le père de la parabole, Dieu guette le retour du fils, l'embrasse à son arrivée et prépare la table pour le banquet des retrouvailles où le Père et les frères célèbrent la réconciliation...
Mais la parabole met aussi en scène le frère aîné qui refuse de prendre sa place au banquet. Il reproche à son jeune frère ses égarements et à son père l'accueil qu'il lui a réservé alors qu'à lui-même, sobre et travailleur, fidèle à son père et à sa maison, jamais il n'a été accordé -- dit-il -- de festoyer avec ses amis. C'est là un signe qu'il ne comprend pas la bonté de son père. Tant que ce frère, trop sûr de lui-même et de ses mérites, jaloux et méprisant, rempli d'amertume et de colère, ne s'est pas converti et réconcilié avec son père et son frère, le banquet n'est pas encore pleinement la fête de la rencontre et des retrouvailles. L'homme -- tout homme -- est aussi ce frère aîné. L'égoïsme le rend jaloux, endurcit son cœur, l'aveugle et le ferme aux autres et à Dieu...
Lequel des deux frères fait la volonté du Père qui est amour ? Celui qui reconnaît ses torts et accueille le pardon ou celui qui, présumant de lui-même et de ses mérites, se refuse à pardonner car lui-même ne considère pas avoir besoin d’être pardonné ? Ainsi ceux qui se croient justes risquent-ils d’avoir la surprise de voir les pécheurs repentants les devancer dans le Royaume.