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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Vocation

 

 

Vocation

 

Chacun reçoit de Dieu un don particulier, l’un celui-ci, l’autre celui-là… Que chacun vive selon la condition que le Seigneur lui a donnée en partage, et dans laquelle il se trouvait quand Dieu l'a appelé.  (ter)

 

1 Corinthiens 7, 7.17.20.24

 

 

Le bonheur se trouve dans la soumission à la volonté divine car celui qui l’accomplit réalise pleinement la fin à laquelle il a été pressenti par le Créateur lorsqu’appelé à l’existence, fin qui est unique à chacun, puisqu’il n’y a pas deux personnalités identiques. Dieu étant amour (1 Jn 4, 8), sa volonté ne peut pas être autre chose que chacun, suivant son état et ses capacités, contribue le plus possible au bien commun tant matériellement que spirituellement, qu’il se donne généreusement, avec et par amour, au service des autres.

 

Plus encore, le père De Caussade dans son livre L’abandon à la Providence divine, au chapitre 8 du livre I, fait de la soumission à la volonté de Dieu, qu’il appelle « l’ordre de Dieu », la cause effective de sanctification de toute personne :

 

L’ordre de Dieu donne à toutes choses à l’égard de l’âme qui s’y conforme, un prix surnaturel et divin ; tout ce qu’il impose, tout ce qu’il renferme, et tous les objets sur lesquels il se répand, deviennent sainteté et perfection ; car sa vertu n’a pas de bornes ; elle divinise toutes les choses qu’elle touche.

 

Mais, pour ne pas s’écarter ni à droite ni à gauche, il faut que l’âme ne suive aucune inspiration qu’elle croirait avoir reçue de Dieu, avant de s’assurer que cette inspiration ne s’éloigne point des devoirs de son état.

 

Ces devoirs sont la manifestation la plus certaine de l’ordre de Dieu, et rein ne leur doit être préféré ; il n’y a là rien à craindre, rien à exclure, ni à distinguer.

 

Dieu se forme les Saints comme il lui plaît ; c’est son ordre qui les fait tous et tous seront soumis à cet ordre : cette soumission est le véritable abandon, c’est le plus parfait.

 

L’accomplissement de devoirs de l’état et l’acceptation des dispositions de la Providence, voilà le lot commun de tous les Saints.

 

Je suis tombé, par hasard, sur un article de Steve Denning paru le 12 septembre 2011 dans la prestigieuse revue Forbes et intitulé : The ten happiest jobs (les 10 emplois qui rendent le plus heureux). On y publie les résultats d’une étude de la National Organization for Research de l’université de Chicago. Voici donc le tableau des 10 emplois qui rendent le plus heureux et leur contrepartie de ceux qui rendent le plus malheureux :

 

 

Emplois qui rendent heureux

 

1) Membre du clergé

2) Pompier

3) Physiothérapeute

4) Écrivain

5) Éducateur spécialisé

6) Professeur

7) Artiste

8) Psychologue

9) Agent de vente de services financiers

10) Opérateur de machinerie lourde

 

 

Emplois les plus détestés

 

1) Directeur des technologies de l’information

2) Directeur des ventes et du marketing

3) Gestionnaire de produit

4) Développeur Web sénior

5) Spécialiste technique

6) Technicien en électronique

7) Technicien juridique

8) Analyste affecté au support technique

9) Machiniste équipements à contrôle numérique

10) Gestionnaire en marketing

 

L’auteur s’interroge : Pourquoi les emplois avec une meilleure rémunération et un statut social plus élevé (de la colonne de droite) sont-elles le moins susceptibles de conduire au bonheur ? Todd May du New-York Times affirme qu’ « une vie intéressante doit, de quelque manière se sentir valorisée. La personne doit se sentir impliquée dans sa vie. Une vie d’engagement à des causes définies comme valables —comme nourrir et vêtir les pauvres et faire du bien aux malades  — mais qui ne toucherait pas la personne qui y prend part manquerait de sens de ce point de vue. Cependant, pour qu’une vie soit intéressante, elle doit aussi être valorisante. Un engagement dans une vie de jeux d’enfants n’augmente pas le niveau du sens d’une vie, peu importe à quel point quelqu’un peut être accaparé par le jeu. »

 

S’il est vrai que la quête de sens constitue un élément important pour trouver le bonheur dans une occupation, je continue de croire que cela ne constitue pas le critère le plus déterminant mais que celui-ci est plutôt d’aimer l’activité effectuée en elle-même et d’avoir les aptitudes requises pour y réussir facilement (l’intérêt provient généralement de la facilité de réussite mais il peut arriver que quelqu’un aime une activité pour laquelle il n’est pas doué auquel cas il y trouvera difficilement le bonheur).

 

Comment expliquer que les emplois mieux rémunérés et ayant un statut social élevé génèrent autant d’insatisfaction ? La raison est, tant qu’à moi, fort simple : l’argent et la gloire ne suffisent pas à eux seuls à faire le bonheur d’une personne et il se retrouve bien des personnes qui ont choisi ces emplois non par attrait personnel pour l’activité elle-même mais plutôt en fonction du salaire et de la considération qu’ils en tireraient. Inversement, ceux qui occupent les emplois de la colonne de gauche, le font vraiment par vocation, en réponse à un appel, car ces emplois sont aujourd’hui peu considérés et rémunérés. Qu’on y trouve au surplus un sens à donner à sa vie en aidant les autres constitue un élément additionnel pour y trouver le bonheur mais pas l’élément essentiel. Je ne m’attarderai qu’à l’emploi identifié en tête de liste de ceux menant au bonheur, celui de prêtre. Comment expliquer, si cette occupation devait automatiquement mener au bonheur, que tant d’hommes l’ont quitté dans les années soixante pour retourner dans le « monde »? J’y vois une explication fort simple : à l’instar des emplois de la colonne de droite, la fonction de prêtre jouissait autrefois d’un prestige social élevé et plusieurs s’y sont probablement retrouvés, non pas en raison d’un appel de Dieu mais par un désir de reconnaissance. Quand cette fonction a perdu de son prestige, plusieurs s’en sont détournés. Eût-on fait la même enquête il y a cinquante ans, l’appartenance au clergé aurait peut-être fait partie de la colonne de droite ou, à tout le moins ne se serait pas retrouvée dans la colonne de gauche.

 

Que peut-on conclure de tout ceci ?

 

Le bonheur se trouve dans la conformité de nos activités à nos talents naturels et à nos domaines d’intérêts en autant que ces derniers correspondent à nos aptitudes. Cette conformité s’identifie à la volonté de Dieu qui nous a confié des talents pour que nous les mettions en valeur (Mt 25, 14-30). Qui utilise ses talents au profit du bien commun trouve infailliblement le bonheur car il fait là la volonté de Dieu, volonté qui n’est pas autre chose que notre bonheur individuel et collectif.

 

Avons-nous effectué un mauvais choix d’activité, qu’il n’y a pas lieu de désespérer car il est possible dans toute activité de contribuer au bien commun et que si le travail ne sert pas à mettre en valeur les talents naturels, il est toujours possible de les exercer dans les activités connexes qui occupent nos temps de loisir. Tant l’apôtre Paul que le père De Caussade nous rappellent de la nécessité de continuer à accomplir les devoirs de son état actuel. Il y a là une grande sagesse car comme l’affirme le dicton populaire : l’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin. Il y a de fortes chances que ce qui nous attire hors de l’endroit où nous nous trouvons ne soit que mirage et que de succomber à l’attrait du moment nous mène au mieux dans une situation comparable à l’actuelle.

 

La conformité à la volonté de Dieu mène à la sainteté, c’est même la sainteté. Il n’y a pas d’autre sainteté que de faire ce que Dieu veut. À nous de discerner cette volonté dans notre état actuel et de demander les lumières de son Esprit pour nous aider à y voir plus clair. Notre bonheur terrestre et éternel en dépend.

 

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