Franchise

La franchise constitue l’un des attributs de celui qui se réclame de Dieu car la droiture est une caractéristique de ce dernier : « Droite est la parole de Yahvé, et toute son œuvre est vérité » (Ps 33, 4) et que Jésus nous invite à tendre vers sa perfection : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). L’apôtre Jacques abonde dans le même sens : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non » (Jc 5, 12). Tout le reste est superflu et risque de nous faire tomber.

C’est la même chose dans notre quotidien. Face à des gens qui souhaitent  nous prendre au piège et font tout pour nous faire parler plus que nécessaire, si nous n’y prenons pas garde et ne demeurons pas à l’essentiel de notre message, à ce dont nous sommes sûrs et convaincus ou à des faits incontestables, nous finirons par leur donner des munitions et même par nous embourber. Confrontés à de telles personnes qui ne recherchent pas la vérité, l’attitude de Jésus, tant pour les croyants que les autres, demeure exemplaire : « le Grand Prêtre interrogea Jésus: "Tu ne réponds rien? Qu'est-ce que ces gens attestent contre toi?" Mais lui se taisait et ne répondit rien… Et les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Et Pilate de l'interroger à nouveau: "Tu ne réponds rien? Vois tout ce dont ils t'accusent!" Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate était étonné » (Mc 14, 60-61; 15, 3-5). Stendhal note d’ailleurs judicieusement que qui s’excuse s’accuse.

Le mensonge ne se révèle pas une meilleure stratégie car comme le disait Abraham Lincoln : « Aucun homme n'a assez bonne mémoire pour réussir dans le mensonge », un mensonge en appelant un ou plusieurs autres pour le couvrir si bien que celui qui emprunte cette avenue s’engage dans une voie de perdition. Ceux qui portent le désir de Dieu en leur cœur, lorsqu’ils sont tentés d’éluder la vérité, auraient intérêt à méditer que la non vérité est la principale caractéristique de celui qui s’oppose à Dieu, Jésus allant jusqu’à qualifier le diable de « père du mensonge » : « Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui: quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge » (Jn 8, 44). Inversement, Jésus rencontrant un homme qui ne sait pas mentir le qualifie de véritable fils d'Israël, d’enfant de Dieu. Vérité ou mensonge, à nous de choisir notre camp !