Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
10 Novembre 2011 Parole du jour
Gourmandise
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera .
Luc 17, 33
|
Cette citation de Jésus demande le nécessaire renoncement à soi-même que requiert l’amour, qui est don gratuit de soi-même. Qui refuse de mourir à lui-même ne pourra connaître l’amour véritable en cette vie et dans l’au-delà. La gourmandise est une façon parmi d’autres de refuser de mourir à soi-même en omettant de mettre un frein à ses instincts. Regardons la description que Pascal Ide en fait dans son livre Les sept péchés capitaux ou ce mal qui nous tient tête :
Si c’est l’orgueil qui a entraîné l’humanité dans la chute, la gourmandise lui passe le plat : « la femme vit que l’arbre était bon à manger » (Gn 3, 6). L’homme cède au Tentateur et se détourne de son Créateur. Il garde en lui l’Image divine et cette soif d’infini qui ne peut être comblé que par Dieu. Il va chercher en vain (et en vin), son contentement dans les biens de la terre.
Le péché ce n’est pas le plaisir mais le plaisir immodéré. Saint Thomas d’Aquin définit la gourmandise comme « le désir désordonné de nourriture ». Quel désordre ? Un spécialiste des patates pourries qu’on ne peut accuser de laxisme, le curé d’Ars, répond : « Est-ce que, quand nous aimons ce qui est bon, nous péchons par gourmandise ? Non, nous sommes gourmands lorsque nous prenons la nourriture avec excès, plus qu’il n’en faut pour soutenir notre corps ».
Charité bien ordonnée commence par soi-même affirme le proverbe. Les premières personnes blessées par la gourmandise, ce sont nous-mêmes, l’excédent de poids ou les effets d’une consommation exagérée d’alcool résultant de la gourmandise à la fois abrègent notre espérance de vie et diminuent nos capacités dont celle d’aimer les autres. Pire, le manque d’attention à notre état physique constitue une injure au Créateur : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas ? » (1 Co 6, 19).
La gourmandise dans les sociétés occidentales, manifestée par l’obésité de leurs membres, est à la fois cause (parmi d’autres) et conséquence de la perte de la foi. Cause, en ce qu’en s’attachant à ce qui est terrestre on s’éloigne de ce qui est céleste. Conséquence, en ce que l’on cherche à combler par la nourriture et les drogues la soif d’infini qui nous habite, ce qu’elles n’arriveront jamais à faire car cela n’appartient qu’au Dieu dont on s’est détourné. Ainsi, qui cherche à jouir sans modération de la vie en ne mettant pas un frein à ses appétits perd sa vie en ce monde (en abrégeant ses jours) et pour l’éternité (en se détournant de Dieu et de son commandement de charité).