Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Novembre 2012 Parole du jour
Gratuité de l’amour
Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Il disait à celui qui l'avait invité : " Quand tu donneras un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Luc 14, 12-14
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L’amour nous ouvre les portes de la vie éternelle. Qui donne avec amour en cette vie, généreusement sans espoir ou attente de retour, verra sa peine récompensée à la résurrection des justes. Une relation donnant-donnant, quant à elle, s’apparente plus à un échange commercial qu’à l’amour.
Une étude menée par un institut norvégien dont on a parlé récemment dans les journaux indique que le taux de divorce au sein des couples partageant les tâches ménagères était jusqu’à 50% plus élevé que la moyenne. Est-ce à dire qu’il faille abandonner l’idée d’un partage équitable du fardeau lié au fait de vivre en couple et d’avoir des enfants ? Certes pas ! Ce qu’il faut éviter, c’est de commencer à tout mesurer, à comptabiliser minutieusement ce que l’un et l’autre font car alors on tue l’amour qui devrait unir les deux conjoints pour réduire le lien entre eux à une vulgaire relation commerciale. Le sociologue Frank Furedi utilise le terme formalisme pour décrire ce cancer qui mine les couples : « Dans une relation équilibrée, on constate souvent que le partage des tâches n’est pas formalisé. Chacun prend en charge ce qui doit être réalisé, sans comptabiliser l’implication de l’autre. Tenir un compte des tâches effectué par chacun est plutôt un signe de formalisme, qui incite davantage au conflit qu’à la recherche d’une solution harmonieuse. »
Jésus a été confronté à un problème similaire, non pas entre un homme et une femme, mais entre deux sœurs, Marthe et Marie, alors que la première lui demande de s’interposer en sa faveur : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc de m'aider. » Mais le Seigneur lui répondit: « Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses; pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10, 40-42). Marthe s’est sûrement mise en frais pour recevoir Jésus ce qui rend pénible sa visite surtout que sa sœur ne coopère pas ! Jésus lui indique que ce ne sont pas les préparatifs qui comptent mais l’amour, amour qui se manifeste essentiellement par la présence à l’autre, la meilleure part.