Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
8 Mars 2013 Parole du jour
Illustration d’une spiritualité sans amour du prochain
Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était pharisien, et l'autre, publicain. Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : 'Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. ' Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : 'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! ' Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »
Luc 18, 9-14
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L’autre constitue le moyen immédiat mis à notre disposition par Dieu pour aller vers Lui. Cet autre n’est pas n’importe qui car il a un visage bien concret, étant la personne la plus près de nous, le prochain, dans le moment présent, l’instant de l’action. Nous nous dérobons à la volonté de Dieu sur nous toutes les fois que nous ignorons ou, pire, méprisons cet autre car amour de Dieu et amour du prochain sont indissociables : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force et ton prochain comme toi-même. (Mc 12, 30-31). Le prochain du pharisien de la parabole est le publicain qui prie en même temps que lui.
L’amour du prochain, particulièrement de celui qui nous est indifférent ou antipathique, vaut davantage aux yeux de Dieu que tout autre acte, si spirituel soit-il, qui résulterait d’un choix de notre part, si difficile ce choix se révèle-t-il, en autant évidemment que cet amour soit universel et que nous ne commencions pas à en sélectionner les bénéficiaires auquel cas on ne pourrait plus parler de prochain au sens de la pensée de Jésus. « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quel gré vous en saura-t-on? Même les pécheurs en font autant. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Même des pécheurs prêtent à des pécheurs afin de recevoir l'équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. Votre récompense alors sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants » (Lc 6, 32-35).
Se croire supérieur aux autres en raison d’un mérite prétendu de sa part ou d’une connaissance quelconque de Dieu, fusse-t-elle uniquement théorique, est une tentation qui menace tout spirituel qui, s’il s’y laisse prendre, le détournera de l’objet initial de sa quête, à savoir Dieu, conséquence d’une capacité d’aimer moindre. Inversement, qui reconnaît ses imperfections, sa misère, aura plus de facilité à aimer son prochain ne serait-ce que par solidarité entre personnes de même statut, mais encore parce que criant vers Dieu son incapacité, « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis! », Celui-ci se laissera émouvoir et viendra lui donner ce qu’Il requiert de lui, Il le comblera de son amour afin qu’il en fasse bénéficier son prochain, amour donné qui le rapprochera de Dieu.