Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
13 Novembre 2012 Parole du jour
Importance de l’action de grâces
Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance et lui crièrent : «Jésus, maître, prends pitié de nous. » En les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain. Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »
Luc 17, 11-19
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Les dix lépreux n’ont-ils pas tous été purifiés ? Pourtant, un seul se fait promettre le salut éternel par Jésus : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. » Qu’a-t-il fait d’extraordinaire pour accéder à un si grand bien ? Étranger, il ne peut même pas prétendre à un droit d’accès en vertu du sang, ne pouvant se réclamer du peuple élu. Pire, c'était un Samaritain. Il faisait partie d’un peuple méprisé par la Juifs comme le note Jean dans l’épisode de la Samaritaine : « cette Samaritaine, lui dit: " Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine! " Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains » (Jn 4, 9-10).
Si cet étranger, ce Samaritain, se fait promettre le salut éternel, c’est bien sûr en vertu de sa foi ainsi que le lui dit Jésus : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. » La foi est le point de départ pour avoir accès au salut éternel car sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (He 11, 6). Toutefois, les neufs autres n’en étaient probablement pas moins croyants, étant tous Juifs. Mais alors qu’est-ce qui distingue ce Samaritain ? C’est le seul qui se soit donné la peine de rendre grâce à Dieu pour le bienfait reçu : L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. En raison de leur ingratitude, les neuf autres ont laissé filer une opportunité en or d’accéder au salut éternel. Pourquoi est-ce arrivé ? Probablement, parce qu’ils considèrent leur guérison tout comme un éventuel accès au Royaume éternel comme un dû en raison de leur appartenance au peuple élu. Le Samaritain, quant à lui, ne se reconnaissant aucun droit à un tel bienfait, loue la divine miséricorde pour avoir daigné se pencher sur lui et l’avoir libéré tout à fait gratuitement de sa mauvaise situation.
Qu’y a-t-il à retenir de concret de tout cela pour nous aujourd’hui ? Lorsque nous nous approchons de Dieu par les sacrements, particulièrement de la table eucharistique, prenons le temps de considérer combien grand est le privilège qui nous est accordé. Comme Marie dans le Magnificat, arrêtons-nous pour louer Dieu de daigner porter son regard sur son humble servante (Lc 1, 44). C’est au prix de l’action de grâces que le sacrement livrera toute la richesse qu’il recèle. Nous donnerons-nous la peine et le temps nécessaire pour louer Dieu du bienfait reçu ou nous empresserons-nous de retourner vaquer à nos occupations aussitôt la liturgie terminée ? Pensons-y bien car de notre réponse dépend peut-être notre salut !