Intercession

Nous sommes prompts à critiquer les autres, particulièrement ceux qui nous gouvernent ou qui assument des responsabilités. C’est facile d’être ce que l’on appelle un gérant d’estrade, quelqu’un qui, de son siège d’observateur et à postériori, blâme ceux qui, dans le feu de l’action, ont pu prendre de mauvaises décisions. Mais quand pensons-nous, comme l’apôtre Paul le suggère, à intercéder pour eux auprès de Dieu afin qu’il les guide par son Esprit ? Dieu, qui est Amour ne saurait demeurer insensible à une telle prière puisqu’elle vise le bien commun : afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité, en hommes religieux et sérieux. Une prière désintéressée, qui va au-delà du groupe restreint de nos familles, de nos amis, de notre groupe de prière ou de notre communauté pour s’étendre à l’ensemble des hommes, fussent-ils nos persécuteurs (Mt 5, 44), voilà une vraie prière, que Dieu, notre Sauveur, peut accepter, ne peut ignorer, car il veut que tous les hommes soient sauvés.

Dans le récit de la guérison de l’esclave du centurion de Capharnaüm (Lc 7, 1-10) on retient naturellement sa grande foi dont Jésus a fait l’éloge et de cette très belle déclaration qui a été retenue par la liturgie eucharistique : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri ». Cependant, on oublie trop facilement l’intervention des notables juifs auprès de Jésus et qui ont intercédé précédemment en sa faveur, rendant possible une telle guérison : Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation : c'est lui qui nous a construit la synagogue ».  Tout comme Jésus dit à Pierre après que ce dernier eut confessé qu’il était le Messie, le Fils du Dieu vivant : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux », de même c’est l’Esprit de Dieu qui a inspiré la prière du centurion en réponse à la prière des notables, Esprit qui intercède pour nous en des gémissements ineffables (Rm 8, 26). Intercédons donc, nous aussi, pour ceux qui nous gouvernent afin qu’ils exercent leur autorité avec sagesse, pour le bien de tous, comme le fit jadis le roi Salomon (1 R 5, 9-14).