Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
27 Décembre 2012 Parole du jour
Interruption volontaire de grossesse
Après la visite des mages à Bethléem, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D'Égypte, j'ai appelé mon fils. Alors Hérode, voyant que les mages l'avaient trompé, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d'après la date qu'il s'était fait préciser par les mages. Alors s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Jérémie : Un cri s'élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte : c'est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console, car ils ne sont plus.
Matthieu 2,13-18.
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Il est difficile de ne pas tracer de parallèle entre le droit de vie et de mort qu’avaient autrefois les rois sur leurs sujets, en l’occurrence ici Hérode, et le droit absolu réclamé par les femmes de disposer de leur corps et ce qui s’y passe, notamment le droit de vie et de mort sur l’enfant à naître.
Au cœur de la réflexion sur l’avortement, devrait se situer la question, pour ceux qui se disent croyants, du moment où l’être vivant constitue une personne à part entière, à savoir l’instant où il est doté d’une âme, où il est « capable » de Dieu. Si l’on se fie aux textes évangéliques, nous pouvons affirmer que ce moment se situe alors que l’enfant se trouve toujours dans le sein maternel. Écoutons Élisabeth la mère de Jean Baptiste : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? Car, vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein » (Lc 1, 42-44). À partir de ce texte est-il permis d’affirmer deux choses : l’être qui se trouvait dans le sein de Marie portait déjà l’empreinte de la divinité et, d’autre part, celui qui se trouvait dans le sein d’Élizabeth avait la capacité de reconnaître Dieu, fut-Il caché dans le sein de Marie sous l’extrême vulnérabilité d’un embryon. S’il est possible de prétendre que tout ce qui entoure la naissance de Jésus est exceptionnel, y incluant sa conception par l’Esprit Saint, on ne peut en dire autant de Jean-Baptiste qui fut un homme comme les autres, hormis la nature exceptionnelle de sa mission d’être le précurseur du Messie. Or Jean était clairement « capable » de Dieu dès le sein d’Élisabeth, ayant tressailli d'allégresse en son sein, ayant perçu la présence de la divinité alors même qu’elle était cachée à tous, hormis Marie et Joseph. Conséquemment, est-il permis d’affirmer que lorsqu’une grossesse est interrompue de façon prématurée, c’est à un être humain à part entière, doté d’un corps et d’une âme, auquel on a nié le droit d’exister.