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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Jalousie

 

Jalousie

 

Lorsque David revint après avoir tué le Philistin Goliath, les femmes de toutes les villes d'Israël sortirent au-devant du roi Saül pour chanter et danser au son des tambourins, des cris de joie et des cymbales. Les femmes dansaient en se renvoyant ce refrain : « Saül a tué ses milliers, et David, ses dizaines de milliers. » Saül le prit très mal et fut très irrité. Il disait : « À David on donne les dizaines de milliers, et à moi seulement les milliers ; il ne lui manque plus que la royauté ! » Depuis ce jour-là, Saül regardait David d'un œil envieux. Saül dit à Jonathan son fils et à tous ses gens sa volonté de faire mourir David.

 

1 Samuel 18, 6-9; 19, 1

 

 

Ici, se trouve décrit le point tournant de la vie de Saül, là où tout a basculé pour lui. Sans doute, Saül portait-il en lui quelque prédisposition pour sombrer dans la maladie mentale. Je ne suis ni psychologue, ni psychiatre, mais il m’est arrivé à quelques reprises de voir des personnes apparemment saines d’esprit sombrer dans la maladie et j’ai constaté que pour la plupart, il était possible de voir des signes avant-coureur du mal qui a fini par les emporter dans le monde de l’irréel, mais que pour que ce mal se manifeste avec toute sa puissance destructrice, il avait fallu un événement déclencheur les soumettant à un stress important. La vie de Saül s’est graduellement transformée en un enfer pour lui quand il a commencé à jalouser la considération que recevait David, pourtant son fidèle serviteur, qu’il aurait dû être fier d’avoir sous ses ordres plutôt que de ne plus supporter sa présence au point de souhaiter sa mort. Le pouvoir absolu ne suffit plus à Saül, encore lui faudrait-il être la personne la mieux considérée de son royaume. Là se situe tout le drame de la jalousie : venir à mépriser son propre bien, fut-il immense, pour ne désirer que ce qui semble lui manquer et se trouve présent de façon manifeste chez autrui, se sentir amoindri du seul fait que l’autre existe d’une façon différente et qu’il y trouve un bonheur qui nous échappe forcément puisque nous sommes tous différents.

 

Pascal Ide dans son livre Les sept péchés capitaux, ou ce mal qui nous tient tête, fait de la jalousie une négation de Dieu et de sa liberté de donner ce qu’Il veut à qui Il veut :

 

Plus profondément, ce prurit de l’âme touche la vie théologale elle-même. En niant le don présent en lui, le jaloux nie le Donateur. Dans la parabole des talents, le maître ne donne pas le même nombre de pièces à chacun de ses serviteurs (Mt 25, 14-30; Lc 19, 12-27).

 

Un pays (la France) dont la devise comporte le mot Égalité ne peut manquer de s’offusquer d’un tel choix. N’est-elle pas injuste ? Déjà, ces talents ne sont pas le fruit d’un quelconque mérite; nous n’y avons aucun droit et Dieu peut distribuer ses dons comme il l’entend (cf. Mt 20, 15). Refuser cette diversité, c’est refuser la place que Dieu veut accorder à chacun, qui est unique. Mais encore notre individualisme nous aveugle : notre plus grand bien n’est pas notre bien propre mais le bien commun. Si nos regards étaient assez purs, tout bonheur qui arrive à autrui augmenterait le nôtre.

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