Modèle

L’apôtre Paul se pose comme modèle, ce qui pourrait paraître prétentieux s’il n’ajoutait qu’il n’est pas Le Modèle mais que lui-même s’efforce d’en imiter un autre : le Christ qui lui est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6). Reproduire l’image du Christ, agir comme lui, l’interroger dans la prière de nous indiquer comment il agirait à notre place, lui devenir le plus semblable possible, n’est-ce pas là ce que devrait être le but de quiconque se réclame de lui et se dit chrétien ?

Aux interrogations visant à agir conformément à l’Esprit qui animait Jésus (Qu’attends-tu de moi, Jésus, dans cette situation ? et que ferais-tu Jésus à ma place ?) sœur Jeanne Bizier en rajoute une troisième qui vient pour ainsi dire valider les pistes procurées par les deux autres : Comment faire la communion que tu attends de moi Jésus ? Si le plan d’action projeté ne résulte pas en une plus grande unité, s’il divise plus qu’il ne rapproche, si bien intentionné soit-il, il y a fort à parier qu’il ne soit pas conforme à la volonté de Dieu exprimée par Jésus : Père saint, garde-les dans ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous (Jn 17, 11). N’est-ce pas pour arriver à une plus grande communion que Paul s’efforce de s’adapter à tout le monde, qu’il renonce à son intérêt personnel pour celui du plus grand nombre ? Si l’unité conduit à Dieu, la division est l’œuvre de son adversaire et mène à la ruine : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne peut subsister. Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison-là ne pourra se maintenir » (Mc 3, 24-25).

Au final, l’agir du spirituel a pour objectif la gloire de Dieu. Comment rend-on gloire à Dieu ? En accueillant son amour, en laissant cet amour imprégner notre agir, en agissant immédiatement car l’amour ne souffre aucun délai et, à postériori, en imputant le mérite de nos bonnes actions à l’Amour qui est à leur origine.