Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Nom

 

 

Nom

 

André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui veut dire : pierre).

 

Jean 1, 42

 

 

Le nom, particulièrement celui des hommes, n’est pas dénué de sens et se voit conférer par Dieu dans les Écritures une grande importance. Voici un extrait de ce qu’en dit le livre Vocabulaire de théologie biblique publié par les éditions du Cerf :

 

Loin d’être une désignation conventionnelle, le nom exprime pour les anciens le rôle d’un être dans l’univers. Dieu parachève la création en nommant les créatures, jour, nuit ciel, terre, mer (Gn 1, 3-10), en désignant chacun des astres par son nom (Is 40, 26), ou en chargeant Adam de donner un nom à chacun des animaux (Gn 2, 20). À leur tour, les hommes donneront un nom significatif aux lieux auxquels se rattache un événement important, fût-ce au prix d’une étymologie étrange, comme Babel (Gn 11, 9).

 

Les noms des hommes. — Le nom donné à la naissance exprime ordinairement l’activité ou la destinée de celui qui le porte : Jacob est le Supplanteur (Gn 27, 36), Nabal est bien nommé, car c’est un Fou (1 S 25, 25). Le nom peut aussi évoquer les circonstances de la naissance ou l’avenir entrevu par les parents : Rachel mourante appelle son enfant « fils de ma douleur », mais Jacob le nomme Benjamin, « fils de ma droite » (Gn 35, 18). Parfois c’est une sorte d’oracle qui souhaite pour l’enfant l’appui du Dieu d’Israël : Isaïe, « que Dieu sauve ! ». Toujours le nom dit le potentiel social d’un homme, au point que le « nom » peut signifier aussi « renom » (Nb16, 2), et qu’être sans nom c’est être homme de rien (Jb 30, 8). En revanche, en avoir plusieurs, cela peut signifier l’importance d’un homme qui a plusieurs rôles à remplir, tel Salomon nommé aussi « Aimé de Dieu » (2 S 12, 25).

 

Si le nom est la personne même, agir sur le nom, c’est avoir prise sur l’être. Aussi un recensement peut-il paraître signifier un asservissement des personnes (cf 2 S 24). Changer le nom de quelqu’un, c’est lui imposer une nouvelle personnalité, signifier qu’il devient désormais un vassal (2 R 23, 34; 24, 17). Pour marque qu’il prend possession de leur vie, Dieu change le nom d’Abraham (Gn 17, 5), de Saraï (17, 15) ou de Jacob (32, 29).

 

Donner un nom est donc une action pleine de sens à ne pas prendre à la légère. Dans le Nouveau testament on voit Dieu assigner lui-même le nom des principaux protagonistes : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée; ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jean » (Lc 1, 13), « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus » (Lc 1, 31). On voit ici, Jésus changer le nom de celui qu’il mettra en charge de son Église de Simon à Pierre. Plus tard, voit-on le nom de Saul changé en celui de Paul à partir de Ac 13, 9 sans toutefois qu’on nous donne d’explications mais on peut penser à juste titre que cela vient de la transformation de la vie de Saul de persécuteur des chrétiens à apôtre des Gentils.

 

Mais revenons-en à Simon devenu Pierre. Quelle drôle d’idée de nommer Pierre, celui qui devrait être inébranlable comme le roc mais qui à la première occasion reniera Jésus par trois fois. L’apôtre Paul nous fournit une piste d’explication lorsqu’il dit que le Seigneur lui a déclaré : « Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse » (2 Co 12, 9) et l’apôtre de conclure : « lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort » (2 Co 12, 10) car ce n’est plus lui qui agit mais Dieu qui agit en lui et par lui. La force de Pierre, il la tire exclusivement de sa foi en Dieu. Vient-il à douter ou à se laisser distraire et à détourner ses yeux de lui, qu’il commence à couler après pourtant avoir commencé à marcher sur les eaux à la rencontre de Jésus qui ne manque pas de lui souligner la raison de sa mésaventure : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » (Mt 14, 28-31).

 

Peut-être avons-nous déjà failli aux bonnes résolutions prises à l’occasion de la nouvelle année ou nous apprêtons-nous à le faire. Qu’à cela ne tienne ! Ce n’est pas catastrophique mais même salutaire. Réalisons que nous sommes faibles et demandons à Dieu de venir agir en nous et par nous. Prenons la résolution la plus facile à tenir en théorie parce qu’elle implique plus de passivité que d’activité de notre part à savoir de mettre notre foi en Dieu plutôt qu’en nous-mêmes. En pratique, par contre, nous devons faire preuve de vigilance dans cette voie et louer Dieu pour toutes les bonnes choses qui nous arrivent ou se produisent par notre entremise car la négligence dans la louange laissera suffisamment de place à l’orgueil pour s’infiltrer et nous amener à croire être la cause de nos succès. Comme les apôtres demandons au Seigneur : « Augmente en nous la foi » (Lc 17, 5). Alors deviendrons-nous capables de grandes choses, deviendrons-nous dignes de notre nom « d’enfants de Dieu », les jeunes enfants mettant toute leur confiance dans leurs parents. Jésus avait sûrement cette confiance absolue des enfants à l’esprit lorsqu’il a dit : « Laissez les enfants venir à moi; ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité, je vous le déclare, qui n'accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera pas » (Lc 18, 16-17). Alors deviendrons-nous comme Simon, le roc sur lequel Dieu pourra compter pour bâtir son Royaume.

 

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article