Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
6 Janvier 2012 Parole du jour
Premier signe
Or, on manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue. » Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Jean 2, 3-5.11
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L’eau transformée en vin aux noces de Cana fut le premier miracle public de Jésus. En ce sens, cet événement est particulièrement riche en enseignements. Les miracles sont des signes donnés par Dieu pour susciter la foi de ceux à qui elle fait défaut ou accroître celle de ceux qui croient déjà, le tout pour permettre au plus grand nombre d’accéder au salut éternel auquel donne accès la foi.
Dans un autre de ses textes, l’apôtre Jean fait une affirmation qui sert à éclairer ce qu’il a rapporté du miracle des noces de Cana : « Mes bien-aimés, ce qui nous donne de l'assurance devant Dieu, c'est qu'il nous écoute quand nous faisons une demande conforme à sa volonté. Et, puisque nous savons qu'il écoute toutes nos demandes, nous savons aussi que nous possédons ce que nous lui avons demandé » (1 Jn 5, 14-15). Tournons notre regard vers Marie. Voyons toute sa délicatesse. Elle ne demande pas, elle ne fait que souligner un besoin qui, au surplus n’est pas sien : « Ils n'ont pas de vin». Elle ne dit pas « fais quelque chose » et elle ne suggère pas de solution au problème. Elle se limite à présenter la situation à la Providence de Dieu. Marie montre là toute sa confiance dans la divine Miséricorde qui « sait ce dont nous avons besoin, avant que nous le lui demandions » (Mt 6, 8). Jésus reçoit d’ailleurs le constat de sa mère comme une demande : « Mon heure n'est pas encore venue ». Malgré l’apparent refus de Jésus, nous voyons toute la foi de Marie qui ignore ce qui semble une fin de non recevoir et dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira ». Dans la même veine, sœur Jeanne Bizier, fondatrice de la communauté Famille Myriam-Beth’léhem, suggère de s’émerveiller à l’avance de ce que Dieu Providence fera afin de susciter les prouesses de son Esprit d’Amour. Marie s’est conformée aux critères énoncés par l’apôtre Jean pour voir nos demandes exaucées : sa demande est conforme à la volonté divine puisque l’amour est à son origine, elle intercède pour autrui, et elle est présentée avec la délicatesse de l’amour; sachant posséder déjà ce qu’elle a demandé, elle peut dire avec assurance aux serviteurs de faire ce que Jésus leur dira, pas l’ombre d’un doute ne semblant l’effleurer.
Enfin, nous voyons que l’événement a porté son fruit puisque Jean conclut en disant que ses disciples crurent en lui, la foi qui donne accès au salut étant le but des signes. Nous pouvons noter au passage que le vin nouveau était meilleur que le premier, symbole de la supériorité de la Nouvelle Alliance, fondée sur l’amour (qu’évoque l’événement des noces), sur l’Ancienne, dont la Loi était le cœur. Se soumettre à des règles sans égard à leur esprit produit des esclaves, se conformer à l’esprit fait des hommes libres, heureux et capables d’outrepasser dans leur amour les exigences minimales énoncées par les règles.