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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pas d'exclus

 

 

Pas d’exclus

 

Voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. »

 

En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Matthieu 2, 2-6.11-12

 

 

J’aime beaucoup le récit de la naissance de Jésus car il est riche d’enseignements sur les dispositions nécessaires pour rencontrer Dieu dans notre vie, la plus importante étant l’humilité, la pauvreté du cœur. Elle se révèle une disposition naturelle chez les petits, les moins nantis, qui par la faiblesse de leur situation n’ont d’autre choix de compter sur les autres et sur Dieu. Dieu n’exclut personne, Il veut se faire proche de tous et chacun. Si les premiers à découvrir Jésus furent d’humbles bergers, des gens riches et savants, des mages venus d’Orient, ont également fini par le rencontrer, même si la route pour y parvenir s’est révélée plus longue et difficile. On ne peut manquer de noter leur humilité. Éprouvent-ils quelque difficulté dans leur quête de la Vérité qu’ils n’hésitent pas à demander de l’aide dans leur recherche. Leur haut rang ne fait aucun doute puisqu’ils s’adressent au roi Hérode pour obtenir l’information souhaitée, ce que des gens de condition modeste n’auraient jamais osé faire. Arrivés au terme de leur recherche, en dépit qu’ils se trouvent en face d’un enfant vivant dans un grand dénuement, ils vont au-delà des apparences et reconnaissent en lui le roi des Juifs qui vient de naître. Mieux encore, ils font de nouveau preuve d’humilité et regagnent leur pays par un autre chemin, symbole qu’ils ont accepté le changement de vie qui découle de la rencontre de Dieu.

 

Toute autre est l’attitude du roi Hérode dont il est dit qu’il fut pris d’inquiétude et tout Jérusalem avec lui. Ces gens se considèrent bien comme ils sont et ont peur de voir leur vie changer. Ils mettent leur confiance dans leur pouvoir et leur savoir plutôt qu’en Dieu. Ils savaient l’endroit exact où devait naître le Messie et maintenant on les informe que celui-ci est né. Pourtant, cela se révélera insuffisant pour leur faire découvrir Dieu parmi les hommes, Hérode allant jusqu’à faire périr tous les enfants en bas âge dans l’espoir d’éliminer un rival potentiel. Dieu n’exclut personne : « Je me tiens à la porte du cœur de chacun et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20). Nous-mêmes, par notre attitude décidons de l’accueillir ou de le rejeter. Les opportunités de le rencontrer ne feront jamais défaut. Toutefois, la connaissance que nous avons de Lui, aussi élevée puisse-t-elle être, demeurera toujours insuffisante pour rencontrer l’Amour, expérimenter l’amour, à laquelle seule l’intelligence du cœur, qui est l’humilité, peut conduire et à laquelle une grande connaissance peut nuire car elle gonfle d’orgueil et porte à mettre notre confiance en elle plutôt qu’en Dieu, ce qui a fait dire à Jésus : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir » (Lc 10, 21). Dieu n’est pas un concept abstrait à être saisi par la raison, c’est une Personne à rencontrer dans l’humilité du cœur.

 

La découverte de Jésus par les mages instaure également une ère nouvelle. Alors que Dieu s’était révélé jusqu’alors de façon quasi exclusive au peuple élu, les Juifs, la bonne nouvelle du salut concernera dorénavant l’humanité toute entière, bonne nouvelle que l’apôtre Paul se verra personnellement chargé de propager : « (Voici) en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m'a fait connaître le mystère du ChristCe mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile. » (Ép 2, 2-3.6).

 

Vraiment, Dieu n’exclut personne. Il se révèle pareillement à tous, sans discrimination. C’est l’accueil que nous Lui réservons qui fait toute la différence, qui fait de nous ses amis ou ses ennemis. Si Jean-Paul II a parlé d’une option préférentielle de l’Église pour les pauvres (Centesimus Annus, 57), il a bien pris soin d’indiquer qu’elle n'est jamais exclusive ni discriminatoire à l'égard d'autres groupes. Si l’Église accorde une attention particulière aux plus démunis, c’est que leur indigence invite à la charité, fait d’eux les percepteurs de l’amour que Dieu attend de nous. Dieu ne saurait avoir de préférence pour un groupe donné, pas plus que son Église. C’est l’attitude du pauvre, d’attendre tout de Dieu et qui après avoir reçu Lui rend grâce dans la louange, qui fait de lui un récipiendaire privilégié de la grâce de Dieu, pas son état d’indigence comme tel. Les mages et leur humilité se présentent comme des modèles à imiter par les intelligents et les puissants qui souhaitent faire la rencontre personnelle du Dieu vivant.

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