Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
21 Octobre 2011 Parole du jour
Patience
Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n'en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : 'Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ? 'Mais le vigneron lui répondit : 'Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas. '
Luc 13, 6-9
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Cette partie de texte correspond à l’objet d’un article paru dans le magazine A+ dans son numéro d’octobre 2011 sous la plume de Priscilla Franken et dont le titre est : Est-il nul ou le fait-il exprès ? Je vous en donne des extraits :
Incompétent ? Fainéant ? Démotivé ? Pas toujours facile de savoir à quoi s’en tenir quand un employé n’atteint pas les objectifs escomptés. Avant de lui montrer la porte, il vaut mieux savoir exactement à qui on a affaire !
Face à un problème de rendement, les gestionnaires sont portés à sauter rapidement aux conclusions et sont souvent tentés de jeter l’éponge. (À l’instar de l’homme qui avait planté le figuier !)
Quand on parle d’incompétence, on place les gens en situation d’échec. On devrait plutôt chercher à comprendre à quoi la sous-performance est due.
Et l’article de suggérer six questions pour y voir plus clair :
- Nous sommes-nous bien compris ? Les attentes ont-elles été bien exprimées ?
- Et si on ajoutait une corde à son arc ? A-t-on pensé à une formation technique ?
- Qu’est-ce qui cloche chez nous ? En quoi sommes-nous responsables ?
- Rien à signaler, vraiment ? A-t-on donné du feedback à l’employé problème ?
-Est-ce qu’il s’éclate dans son travail ? Y a-t-il de quoi le motiver dans ses tâches ?
-Est-il à la bonne place ? Un de mes anciens patrons disait avec justesse : il n’y a pas de mauvaises personnes, il n’y a que de bonnes personnes aux mauvaises places.
On le voit, l’objectif de cet article est d’inciter les gestionnaires à la patience car la mise à pied d’un employé et son remplacement est un processus très coûteux ne serait-ce que par la perte des connaissances qu’il emporte avec lui. Il incite également à l’humilité, à se questionner sur notre part de responsabilité dans le mauvais rendement. A-t-on fait tout ce qu’il fallait pour mettre l’employé dans des conditions optimales pour qu’il donne sa pleine mesure ? N’est-ce pas ce que suggère le vigneron ? Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Appuyer rapidement sur la gâchette et congédier l’employé constitue une solution commode qui évite de se remettre en question et de reconnaître notre part de responsabilité, laissant sauf notre orgueil. Cela peut même faire plaisir en permettant à notre frustration de s’exprimer. Mais cela se veut rarement la solution la plus avisée, la plus profitable tant pour l’organisation que pour l’employé en question. Aussi, le congédiement devrait-il toujours être une solution de dernier recours après que tout eut été tenté : Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas.
Si la patience est de mise dans l’ordre temporel, combien plus Dieu se montrera-t-il patient envers les pécheurs afin qu’ils se détournent de leur conduise mauvaise pour emprunter la voie du salut éternel ? Bon Pasteur, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ? (Lc 15, 4). Plusieurs se demandent : Pourquoi les méchants restent-ils en vie, vieillissent-ils et accroissent-ils leur puissance? (Jb 21, 7) Certains en viennent même à douter de Dieu, de sa justice, de son existence même, en raison de l’iniquité qui règne en ce monde. Et pourtant ne devrions-nous pas plutôt nous émerveiller de la patience de Dieu qui retient le bras de sa colère pour nous laisser du temps additionnel, un temps de grâce, pour amender notre conduite et éventuellement accéder au salut ? Dieu est miséricordieux et la perte d’une seule de ses créatures constitue un échec : Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant -- oracle du Seigneur Yahvé -- et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre? (Éz 18, 23). Nous-mêmes qui sommes appelés à ressembler à Dieu, à reproduire son image, ne devrions-nous pas nous abstenir de nous réjouir de la mort de méchants, eussent-ils été des chefs d’état qui ont opprimé leur peuple tel le général Kadhafi ?