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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Politiquement correct

 

Politiquement correct

 

« Qu'allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous continuons à le laisser agir, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. » Alors, l'un d'entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n'y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que l'ensemble de la nation ne périsse pas. »

 

Jean 11, 47-50

 

 

Wikipédia en donne la définition suivante :

 

Le politiquement correct (anglicisme de politically correct, PC) désigne, presque toujours pour la dénoncer, une attitude véhiculée par les politiques et les médias, qui consiste à adoucir excessivement les formulations qui pourraient heurter un public catégoriel. Pour ses détracteurs, le politiquement correct met ainsi en place un carcan intellectuel que toute expression d'une opinion doit accepter, imposant en fin de compte d'adopter un ensemble d'idées. Pour l'historien américain Jacques Barzun, « le politiquement correct ne proclame pas la tolérance ; il ne fait qu'organiser la haine. »

 

L'expression a été adoptée par le français au début des années 1990. Elle se rapproche des expressions « bien-pensance » ou « conformisme. » Pour Jean Dutourd, il s'agit de tenir pour « bienfaisante, incontestable, irréfutable, et pour tout dire obligatoire, une certaine philosophie politique qui, extérieurement, a l'air d'être le fruit de la morale, de la tolérance, de l'humanitarisme, du progressisme, de l'égalité, de l'esprit démocratique, alors qu'elle n'est en réalité que l'expression la plus autoritaire du conformisme international, lequel, sous couleur d'idéalisme, peut se livrer à un pragmatisme effréné qui ne recule pas à l'occasion devant le crime. »

 

Jésus, à n’en pas douter, constituait une menace pour l’ordre établi, non pas pour l’occupant romain tel qu’on dit le craindre, mais l’élite de son propre peuple particulièrement les notables religieux. Pilate, le représentant romain, ne s’y trompe pas et ne voit aucune menace de la part de celui dont la royauté n’est pas de ce monde : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jn 18, 36.38). D’ailleurs, on prétend que la première chose détruite sera le Lieu saint. Jésus est effectivement une menace pour le Temple non pas pour son intégrité physique mais pour son monopole: « Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père » (Jn 4, 21.23).

 

Les opposants de Jésus sont désespérés. Ils ne peuvent nier l’authenticité des signes qui viennent prouver la véracité de son enseignement : « Qu'allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous continuons à le laisser agir, tout le monde va croire en lui ». Aussi en sont-ils réduits à agiter le spectre de la peur de conséquences potentiellement négatives pour justifier l’injustifiable : « Vous n'y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple, et que l'ensemble de la nation ne périsse pas». On retrouve là certains constats rapportés par Wikipédia : « le politiquement correct ne proclame pas la tolérance ; il ne fait qu'organiser la haine » et qu’il s’agit là d’« un pragmatisme effréné qui ne recule pas à l'occasion devant le crime », à preuve la mort de Jésus en croix.

 

Nous nous rangeons aujourd’hui dans le même camp que les adversaires de Jésus toutes les fois que nous tentons de faire taire les opinions divergentes peu importe les moyens employés : force, ironie, dérision… Nous nous en faisons également les complices, de façon passive, toutes les fois que nous adoptons la voie facile du politiquement correct, que nous nous autocensurons pour ne pas faire de vagues, que nous atténuons la portée du message (politique ou spirituel) véhiculé de peur d’en choquer certains…

 

Aussi, est-ce une mission pour tous les chrétiens ne pas altérer le message des textes sacrés et de suivre les pas de leur maître le Christ : « Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18, 37). Agissant ainsi, ils seront également les dignes héritiers du Baptiste : « Il y eut un homme envoyé de Dieu. Son nom était Jean. Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Celui-là n'était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière » (Jn 1, 6-8). Aussi attrayant que se présente le politiquement correct sous des apparences de quasi unanimité, il ne s’agira rarement là de la vérité quoique Caïphe n’avait pas tout faux lorsqu’il disait qu’ il valait mieux qu'un seul homme meure pour le peuple, mais ce n’était pas au sens où il l’entendait, la mort de Jésus ouvrant les portes du Royaume éternel à l’ensemble des hommes. Comme quoi Dieu peut faire surgir d’un mal un bien infiniment plus grand encore !

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