Problème

 La seule solution face à un problème est de s’y attaquer résolument maintenant. Contrairement à la prétention de certains, le temps arrange rarement les choses. Malheureusement, plus souvent qu’autrement, il les empire car, le temps avançant, les choses deviennent souvent plus complexes ou prennent de l’ampleur. De là le sage conseil de Jésus : « Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. » (Mt 5, 25). Si le courage nous manque maintenant pour y faire face, n’allons pas nous imaginer que ce sera plus facile demain, tout au plus aurons-nous pris l’habitude de vivre avec et aurons-nous encore moins le goût de tenter de le régler.

Le problème du spirituel est le péché, manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens qui blesse sa nature et porte atteinte à la solidarité humaine (CEC 1849). Le péché mignon n’a de menue que l’apparence et s’il nous paraît insignifiant voire charmant, il se dresse tout de même contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs (CEC 1850). Jean de la Croix explique ainsi l’importance des petites fautes dans la Montée du Carmel : « Peu importe qu’un oiseau soit retenu par un fil mince ou épais : tant qu’il ne l’aura point brisé, il sera incapable de voler. À la vérité le fil mince est plus facile à rompre que celui qui est épais : mais si facile que soit la rupture, si elle n’a pas lieu, l’oiseau ne volera point. Ainsi en est-il de l’âme retenue par une attache. Quelque vertu qu’elle pratique par ailleurs, elle n’atteindra jamais la liberté de l’union divine… ». Profitons de ce temps de carême pour identifier ces fautes, ces attachements, qui nous semblent inoffensifs ou que nous voulons voir comme tels, et détachons-nous en avant qu’ils ne dégradent davantage notre relation avec Dieu.