Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
27 Mai 2012 Parole du jour
Qui peut être sauvé ?
Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Marc 10, 23-27
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Contrairement à l’opinion populaire, on ne « gagne » pas son ciel, car celui-ci est un cadeau de Dieu qu’il convient d’accueillir comme tel. Personne ne peut se sauver lui-même : Pour les hommes, cela est impossible. D’ailleurs cet épisode commence lorsque le jeune homme riche interpelle Jésus : « Bon maître… » et Jésus de répondre : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul » (Mc 10, 17-18), si tu m’appelles bon parce que tu reconnais la divinité en moi tu es dans la vérité, autrement personne ne peut se faire qualifier de bon ou, pire, prétendre être juste car c’est Dieu, le seul Bon, qui peut rendre juste par le pardon des péchés rendu possible par la mort de Jésus sur la croix alors qu’il a donné sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45) : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Pourquoi cette difficulté particulière des riches à entrer dans le royaume de Dieu ? Cette difficulté est de deux ordres : d’abord, ceux qui ont été choyés par Dieu et par la vie ont une responsabilité plus grande envers leurs congénères, ils doivent en faire plus parce qu’ils disposent de plus de ressources que les autres. C’est à cette responsabilité qu’en appelle Jésus lorsqu’il dit au jeune homme : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » (Mc 10, 21), utilise toutes tes ressources pour le bien des autres et la gloire de Dieu, responsabilité accrue devant laquelle le jeune homme se défile : Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. (Mc 10, 22). L’autre difficulté, et c’est selon moi la plus importante, réside dans la méconnaissance, pour ne pas dire le refus, de la gratuité par ceux qui sont riches. Enivrés par le pouvoir de l’argent, ils en viennent à penser que tout se paie et doit se payer. Voulons-nous leur donner quelque chose, ne serait-ce qu’un peu de cet amour dont ils ignorent la gratuité, qu’ils se sentent obligés de nous payer de quelque manière en retour. Il n’en va pas autrement de leur relation avec Dieu où ils acceptent difficilement la gratuité du salut et cherchent à acheter leur place dans le Royaume par des dons substantiels ou monnaient les faveurs obtenues : « si tu me donnes telle chose, je te promets de donner à telle œuvre ». Ils contreviennent doublement à cet ordre de Jésus : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8). Ils ont tendance à refuser les dons sous prétexte qu’ils n’en ont pas de besoin ou les acceptent à contrecœur, se sentant obligés de les payer de retour, et s’attendent inversement à être payés de retour lorsqu’eux-mêmes « donnent ». Bref, les riches ignorent la gratuité de l’amour qui seul dispose à être justifié par Dieu.