Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Décembre 2011 Parole du jour
Raisonnements
Pourquoi tenir ces raisonnements ?
Luc 5, 22
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Y aurait-il contradiction entre foi et raisonnement ? D’emblée, Jean-Paul II, dès les premières lignes de son encyclique Fides et ratio exclut toute opposition naturelle entre foi et raison :
LA FOI ET LA RAISON sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité. C'est Dieu qui a mis au cœur de l'homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L'aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même (cf. Ex 33, 18; Ps 27 [26], 8-9; 63 [62], 2-3; Jn 14, 8; 1 Jn 3, 2).
Là où la raison fait obstacle à la foi, c’est lorsqu’elle exclut d’emblée la transcendance, la possibilité de l’existence de Dieu. Il lui est alors impossible de parvenir à la Vérité. Lorsque Jésus pardonne les péchés du paralytique, les pharisiens s’objectent disant qu’un tel acte est une prérogative divine (Lc 5, 20-21). Ils s’interdisent de considérer la possibilité que Dieu puisse déléguer son autorité et encore moins que Jésus puisse être le Verbe fait chair. Ils s’enferment dans le légalisme qui sclérose leur spiritualité et qui les empêche de découvrir la véritable nature de Dieu qui est Amour. Jésus, qui est venu sauver les brebis perdues d’Israël, prend l’initiative de tenter d’élargir l’horizon restreint de la vision de ses accusateurs : « Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire : 'Tes péchés te sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi et marche' ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : lève-toi, prends ta civière et retourne chez toi. » À l'instant même, celui-ci se leva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s'en alla chez lui en rendant gloire à Dieu » (Lc 5, 23-25). Là nous voyons la véritable nature du miracle : une manifestation surnaturelle de Dieu qui a pour but de susciter la foi chez ceux qui en sont témoins ce qui ne manque pas de se produire : Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient : « Aujourd'hui nous avons vu des choses extraordinaires ! » (Lc 5, 26).
La foi privée de la raison, qui ne met l’accent que sur le sentiment et l’expérience, ne vaut guère mieux, ceux qui empruntent une telle voie courant de grands dangers de sombrer dans l’erreur car il est très facile de s’illusionner dans le domaine de l’intangible. Les pires dérives sont également à craindre de la part de ceux qui abandonnent l’exercice de leur jugement surtout si l’on pense que la présence d’un guide spirituel sûr est recommandée, même les efforts de discernement au moyen de la raison se révélant en certaines circonstances insuffisants.