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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Walk the talk

 

 

Walk the talk

 

« Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »  

 

Matthieu 7, 21.24-27

 

 

Nous avons beau dire, prononcer les discours les plus enflammés, vains se révéleront nos propos si nous ne joignons pas le geste à la parole. Pire, le vent sorti de notre bouche risque de se transformer en tempête susceptible de nous emporter sous l’effet du contre-témoignage de notre conduite. À preuve, je vous raconte la triste histoire d’un propriétaire d’entreprise que j’ai jadis côtoyé. Cet homme ne négligeait aucun effort pour que son entreprise prospère : il s’astreignait à de longues heures de travail, s’entourait de personnes compétentes, se montrait exigeant envers ses collaborateurs, haranguait au besoin les troupes… sauf qu’il faisait passer ses intérêts personnels avant ceux de l’organisation et de ses partenaires, dont ses clients. Le surintendant de production se plaignait notamment de ce qu’il réquisitionnait tous les vendredis après-midi un employé pour faire la toilette de sa voiture de luxe même si ce dernier était occasionnellement indispensable pour honorer les délais de livraison promis aux clients. Inutile de dire que les employés ont rapidement réalisé que ce qu’il disait sur la nécessité de respecter les délais de livraison et autres choses pourtant importantes pour le succès de l’organisation n’était que du baratin, de la « bullshit » comme le disaient certains en langage plus coloré, et se sont alignés sur sa conduite pour définir la leur. Eh bien ! Comme le dit Jésus, la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet, l’entreprise en question a dû éventuellement fermer les portes, acculée à la faillite. Ceci n’est pas une parabole. C’est une malheureuse histoire dont j’atteste la véracité.

 

Le monde matériel étant l’image visible de ce qui se déroule dans l’ordre spirituel, on ne dira jamais assez l’importance de conformer sa conduite à la foi professée : « Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux ». Le défaut de régler leurs actes sur leurs paroles est d’ailleurs l’un des principaux reproches adressé par Jésus aux pharisiens : « Sur la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les Pharisiens: faites donc et observez tout ce qu'ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs actes: car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt » (Mt 23, 2-4). Dans Luc, Jésus adresse cette mise en garde : « Il est inévitable qu'il y ait des causes de chute. Mais malheureux celui par qui la chute arrive. Mieux vaut pour lui qu'on lui attache au cou une meule de moulin et qu'on le jette à la mer et qu'il ne fasse pas tomber un seul de ces petits » (Lc 17, 1-2). Jean dans sa première épître va droit au but : « Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).

 

Faut-il juger sévèrement pour autant ceux qui affichent publiquement leur foi sans que la conduite ne suive nécessairement les paroles ? Certes pas ! D’abord, le jugement n’appartient qu’à Dieu seul. De plus, nous pouvons avoir la certitude que l’ennemi déploiera ses meilleurs efforts pour faire tomber les porte-paroles les plus enflammés de la Bonne Nouvelle du salut, sachant fort bien qu’une telle chute risque d’en entraîner plusieurs autres à sa suite. Aussi, devons-nous prendre garde de nous attacher non pas aux messagers mais à Celui de qui origine toute bonne chose, parole ou acte. D’ailleurs la faiblesse du porte-parole ne devrait pas techniquement porter ombrage au message mais renforcer la conviction de l’origine divine de celui-ci : « Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu » (2 Co 4, 7). Enfin, avant de condamner ceux dont la conduite s’écarterait de la véracité du message véhiculé, considérons toute la délicatesse avec laquelle notre Seigneur a abordé Pierre après son triple reniement : « Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci?" Il lui répondit: "Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime." Jésus lui dit: "Pais mes agneaux." Il lui dit à nouveau, une deuxième fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu" -- "Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis." Il lui dit pour la troisième fois: "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?" Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois: "M'aimes-tu", et il lui dit: "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime." Jésus lui dit: "Pais mes brebis" » (Jn 21, 15-17).

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