Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
28 Avril 2013 Parole du jour
Péché
Dieu est lumière, il n'y a pas de ténèbres en lui. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous n'agissons pas selon la vérité ; mais, si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui. Si nous disons que nous ne sommes pas pécheurs, nous faisons de lui un menteur et sa parole n'est pas en nous. Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais, si l'un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. Il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.
Première lettre de Jean 1,5-10.2,1-2
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De nous jours, plusieurs prétendent que le péché n’existe plus ou, à tout le moins, agissent comme si tout leur était permis, ce qui revient à nier sa réalité dans les faits. Dès le début de sa première lettre, l’apôtre Jean fait du péché un enjeu majeur de la vie spirituelle : Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous.
Jésus est venu dans le monde pour révéler que Dieu est Amour (1 Jn 4, 8), nous indiquer la volonté du Père qui se résume à l’amour de Dieu et du prochain et, en raison de notre incapacité de nous conformer entièrement à cette volonté, donner sa vie en rançon (Mt 20, 28) pour le rachat de nos fautes, pour peu que nous reconnaissions nos péchés, et nous ouvrir les portes du Royaume éternel. Le péché et son pardon tiennent une place importante dans le Nouveau Testament à commencer par Jean Baptiste qui prépare la venue du Messie en proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés (Lc 3,3) afin de combler le fossé qui nous sépare de Dieu. Jésus lui-même a pardonné les péchés, ce qui manifestait sa divinité, l’un des épisodes les plus marquants étant celui où, procédant par ordre d’importance, il commence par pardonner les péchés du paralytique avant de le guérir des maux physiques qui l’affligent et donner ainsi un signe tangible du bienfait invisible accordé (Mc 2, 1-12). Jésus dit du Paraclet qui viendra après son départ vers le Père : « une fois venu, il établira la culpabilité du monde en fait de péché, en fait de justice et en fait de jugement » (Jn 16, 8). C’est donc à raison que Jean dit : Si nous disons que nous ne sommes pas pécheurs, nous faisons de lui un menteur et sa parole n'est pas en nous.
Qu’est-ce que le péché ? Succinctement, c’est tout ce qui va à l’encontre de la volonté divine, l’ordre voulu par Dieu, notamment tout ce qui est contraire à l’amour et à la communion. Pour une définition plus détaillée, je vous propose celle des paragraphes 1849 à 1851 du Catéchisme de l’Église catholique :
II. La définition du péché
1849 Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme " une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle " (S. Augustin, Faust. 22, 27 : PL 42, 418 ; S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 71, 6).
1850 Le péché est une offense de Dieu : " Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait " (Ps 51, 6). Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir " comme des dieux ", connaissant et déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi " amour de soi jusqu’au mépris de Dieu " (S. Augustin, civ. 14, 28). Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut (cf. Ph 2, 6-9).
1851 C’est précisément dans la Passion où la miséricorde du Christ va le vaincre, que le péché manifeste le mieux sa violence et sa multiplicité : incrédulité, haine meurtrière, rejet et moqueries de la part des chefs et du peuple, lâcheté de Pilate et cruauté des soldats, trahison de Judas si dure à Jésus, reniement de Pierre et abandon des disciples. Cependant, à l’heure même des ténèbres et du Prince de ce monde (cf. Jn 14, 30), le sacrifice du Christ devient secrètement la source de laquelle jaillira intarissablement le pardon de nos péchés.