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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Vaincre le monde

 

 

Vaincre le monde

 

Ceux-ci lui disent alors : " Voici que tu parles ouvertement, sans employer de paraboles. Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et qu'il n'y a pas besoin de t'interroger : voilà pourquoi nous croyons que tu es venu de Dieu. » Jésus leur répondit : « C'est maintenant que vous croyez ! L'heure vient - et même elle est venue - où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; pourtant je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde. »   

 

Jean 15, 1-8

 

 

Qu’est-ce que Jésus a voulu dire par : moi, je suis vainqueur du monde ? Comment a-t-il vaincu le monde ? Jésus a vaincu le monde sur la croix, non pas en obéissant aux tendances de la chair qui réclame vengeance pour le mal subi, mais en pardonnant : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Lc 23, 34). La seule façon de stopper la spirale du mal, qui incite à rendre le mal subi et même davantage invitant en contrepartie la partie adverse à faire de même, c’est de renoncer à ce droit présumé de réciprocité de rendre « œil pour œil et dent pour dent » (Mt 5, 38) et de pardonner et même de rendre le bien pour le mal : « moi je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs » (Mt 5, 44). Abraham Lincoln avait fort bien compris la chose : « do I not destroy my enemies when I make them my friends ? / N’est-ce pas éliminer mes ennemis que de m’en faire des amis ? »

 

Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. La paix véritable se trouve en Dieu. Dieu n’est pas homme (Nb 23, 19) pour rendre le mal pour le mal ou, pire, rendre le mal pour le bien. Tout en Lui n’est qu’Amour. N’est-ce pas uniquement en raison de son infinie miséricorde à notre égard que nous pouvons aspirer au salut éternel ? « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). Dans le monde, vous trouverez la détresse. La plus grande détresse n’est-elle pas l’absence ou le manque d’amour ?

 

Dans son message pour la journée mondiale de la paix de 2002, Jean-Paul II met en lumière la nécessité du pardon pour que s’établisse un climat de paix :

 

9. En tant qu'acte humain, le pardon est avant tout une initiative du sujet singulier dans ses relations avec ses semblables. Toutefois, la personne a une dimension sociale essentielle qui fait qu'elle tisse un réseau de relations où elle exprime ce qu'elle est: non seulement dans le bien, mais aussi malheureusement dans le mal. De ce fait, le pardon devient nécessaire également au niveau social. Les familles, les groupes, les États, la Communauté internationale elle-même, ont besoin de s'ouvrir au pardon pour renouer les liens rompus, pour dépasser les situations stériles de condamnations réciproques, pour vaincre la tentation d'exclure les autres en leur refusant toute possibilité d'appel. La capacité de pardonner est à la base de tout projet d'une société à venir plus juste et plus solidaire. 

 

 Le refus du pardon, au contraire, surtout s'il entretient la poursuite de conflits, a des répercussions incalculables pour le développement des peuples. Les ressources sont consacrées à soutenir la course aux armements, les dépenses de guerre, ou à faire face aux conséquences des rétorsions économiques. C'est ainsi que font défaut les disponibilités financières nécessaires au développement, à la paix, à la justice. De quelles souffrances l'humanité n'est-elle pas affligée parce qu'elle ne sait pas se réconcilier, quels retards ne subit-elle pas parce qu'elle ne sait pas pardonner! La paix est la condition du développement, mais une paix véritable n'est possible qu'à travers le pardon.      

 

Le pardon, voie royale 

 

 10. La proposition du pardon n'est pas une chose que l'on admet comme une évidence ou que l'on accepte facilement; par certains aspects, c'est un message paradoxal. En effet, le pardon comporte toujours, à court terme, une perte apparente, tandis qu'à long terme, il assure un gain réel. La violence est exactement le contraire: elle opte pour un gain à brève échéance, mais se prépare pour l'avenir lointain une perte réelle et permanente. Le pardon pourrait sembler une faiblesse; en réalité, aussi bien pour l'accorder que pour le recevoir, il faut une grande force spirituelle et un courage moral à toute épreuve. Loin de diminuer la personne, le pardon l'amène à une humanité plus profonde et plus riche, il la rend capable de refléter en elle un rayon de la splendeur du Créateur. 

 

 Le ministère que j'accomplis au service de l'Évangile me fait vivement sentir le devoir d'insister, en même temps qu'il m'en donne la force, sur la nécessité du pardon. Je le fais aujourd'hui encore, soutenu par l'espérance de pouvoir susciter des réflexions sereines et longuement mûries en faveur d'un renouveau général dans le cœur des personnes et dans les relations entre les peuples de la terre. 

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