Augmente en nous la foi !

La foi donne un pouvoir qui outrepasse les possibilités humaines. Par elle, Dieu se communique à nous et le Tout-puissant agit en nous et à travers nous. Jésus exprime par une image le dépassement des limites humaines que la foi permet : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. » Cependant, à l’instar de la fission de l’atome dont la réaction doit être contrôlée pour que l’énorme dégagement d’énergie qui en résulte soit utile, de même la puissance que confère la foi doit être harnachée par l’humilité pour être bénéfique tant à celui à qui Dieu en aura fait cadeau pour servir d’intermédiaire qu’aux destinataires finaux, ceux qui croient peu ou pas et à qui Dieu veut laisser entrevoir quelque chose de sa puissance pour les amener à croire et, éventuellement, aspirer au salut éternel. Dieu nous fait don de la foi non pas pour que nous nous élevions, que nous nous croyions supérieurs aux autres ou que nous cherchions à les asservir, mais pour que nous nous abaissions et que nous nous mettions au service les uns des autres comme le Seigneur, le soir de la dernière Cène, a lavé les pieds de ses disciples pour leur léguer en héritage ce modèle de service. Celui à travers qui Dieu réalise son plan de salut par le don de la foi n’a donc pas à s’enorgueillir parce que la puissance qui se déploie à travers lui vient de Dieu, le divin artisan entre les mains duquel il n’est qu’un outil, un outil qui ne fait que son devoir de réaliser les desseins de Celui qui le tient dans sa main.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Je demande avec insistance le don de la foi pour servir le Seigneur et mon prochain, davantage et mieux. Je reconnais que le bien qui s’accomplit à travers moi vient du Christ : « hors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5), que la puissance qui accompagne le don de la foi ne m’est pas attribuée pour que j’en retire un avantage quelconque, mais pour que je la mette au service du bien commun et du salut du plus grand nombre.