Observés

Nous n’en avons pas toujours, et même rarement, conscience mais les gens nous observent car nos gestes parlent plus fort que nos paroles. Nous avons beau dire, cela ne restera que du vent si nos gestes ne sont pas conformes à nos paroles. Par contre, les paroles sont superflues pour la personne d’action. Trente-sept ans plus tard, il y a des gens de mon village qui se souviennent toujours que je courrais pour atteindre et maintenir une bonne forme physique à une époque où la pratique d’une telle activité ne faisait que commencer à gagner en popularité. Cependant, je serais bien étonné que quelqu’un puisse me rapporter ne serait-ce qu’une seule des paroles que j’ai pu dire il y a si longtemps…

Si la question des pharisiens semblerait plus à propos dans le contexte d’une société moderne et pluraliste où le jour du Seigneur tend à devenir un jour comme les autres, on ne peut s’empêcher de sourire en constatant que celle-ci concerne l’acte banal posé par les disciples d’avoir arraché et mangé des épis après les avoir froissés dans leurs mains alors qu’ils traversaient un champ de blé (Lc 6, 1). Se faire questionner de la sorte, devoir justifier ses faits et gestes, est embarrassant, à plus forte raison si nous soupçonnons que ceux qui la posent ne cherchent qu’à nous prendre en défaut. Aussi, est-ce le Maître qui répondra de la conduite de ses disciples.

Mais nous, que devons-nous faire lorsqu’interrogés de la sorte ? À défaut de pouvoir compter sur le Christ comme les disciples pour prendre la parole, nous devons prier son Esprit, le Paraclet, le défenseur dont il a promis qu’il serait avec nous à jamais (Jn 14, 16), pour qu’il nous enseigne à cette heure même ce qu'il faut dire (Lc 12, 12). Pour inspirer notre conduite en de telles circonstances, le texte de la méditation du jour du site http://viechretienne.catholique.org/m’apparaît très pertinent :

Il y aura beaucoup de gens, même parmi les croyants, qui ne comprendront pas nos raisons ou motivations. Comme le Christ, nous devons nous expliquer avec humilité et patience. Nous devons essayer d’ouvrir leurs horizons dans une attitude de respect et de charité mutuels. Une fois interrogés, ou critiqués, nous devons combattre la tendance normale à nous mettre sur la défensive, ou à réagir comme si nous étions des victimes. Il est inutile de remettre en cause les motifs de ceux qui nous questionnent. Nous devrions plutôt toujours espérer qu’une recherche sincère du bien et de la vérité les motive.