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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pertinence

 

Pertinence

 

C'est leur pertinence qu'on reproche aux impertinents.

 

 Claude Frisoni  (1954-        )

 

 

Nier en criant est encore une sorte d'aveu puisqu'on ne crie pas en face de l'indifférence.

 

 Lars Gyllensten  (1802-1885), Infantilia

 

 

 

Tout ce qui nous dérange comporte une vérité sur nous-mêmes, que cela nous plaise ou non, que nous le reconnaissions ou pas. Ainsi, l’impertinent nous agace peut-être parce que nous entretenons une trop haute estime de nous-mêmes, de même nions-nous certains propos avec irritation parce qu’ils révèlent à un degré de vérité variable certaines facettes de notre personnalité que nous préférerions garder cachées. Le farfelu, la fiction, ce qui ne contient pas la moindre parcelle de vérité laissent indifférent.

 

Le spirituel prête grande attention à ce qui l’affecte sa sensibilité puisque cela révèle les choses de ce monde auxquelles il est encore attaché, ne serait-ce que l’image qu’il projette de lui-même, et qui, si minimes soient-elles, l’empêchent de s’attacher à Dieu seul, but de sa quête : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, tout ton être, de toute ta force. » (Dt 6, 5). Tout agacement, même réprimé, révèle invariablement un attachement quelconque, fut-ce même à des dons spirituels, au détriment de Celui de qui origine tout bien et qui devrait être son unique préoccupation. L’apôtre Paul révèle aux Corinthiens son attachement exclusif au Fils de Dieu : « j'ai décidé de ne rien savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Co 2, 2).  Comme le dit Jean de la Croix dans la Montée du Carmel : « Peu importe qu’un oiseau soit retenu par un fil mince ou épais : tant qu’il ne l’aura point brisé, il sera incapable de voler. À la vérité le fil mince est plus facile à rompre que celui qui est épais : mais si facile que soit la rupture, si elle n’a pas lieu, l’oiseau ne volera point. Ainsi en est-il de l’âme retenue par une attache. Quelque vertu qu’elle pratique par ailleurs, elle n’atteindra jamais la liberté de l’union divine… ». Heureuses les choses qui contrarient le spirituel puisqu’elles lui révèlent les fils, petits ou gros, restant à briser pour pouvoir s’unir à Dieu et qui pourraient passer inaperçus si ce n’était des sentiments négatifs provoqués par toute situation pouvant conduire à leur privation.

 

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