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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Raisonnement

 

 

Raisonnement

 

Les impies ne sont pas dans la vérité lorsqu'ils raisonnent ainsi en eux-mêmes : « Notre existence est brève et triste, rien ne peut guérir l'homme au terme de sa vie, on n'a jamais vu personne revenir du séjour des morts. Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à notre conduite, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d'abandonner nos traditions. Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et s'intitule fils du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa simple présence nous pèse ; car son genre de vie s'oppose à celui des autres, sa conduite est étrange. Il nous regarde comme des gens douteux, se détourne de nos chemins comme s'il craignait de se salir. Il proclame bienheureux le sort final des justes, il se vante d'avoir Dieu pour père. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira. Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et le délivrera de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu'un veillera sur lui. » C'est ainsi que raisonnent ces gens-là, mais ils s'égarent ; leur méchanceté les a rendus aveugles. Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n'espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n'estiment pas qu'une âme irréprochable puisse être glorifiée.

 

Sagesse 2, 1.12-22

 

 

Il n’est rien qui ne puisse se justifier. La logique d’une argumentation ne prouve en rien la véracité d’un raisonnement, tout au plus se révèle-t-elle un indice du niveau d’intelligence de celui qui l’a ébauchée. Inconsciemment nous avons tendance à associer la véracité d’une idée à sa logique interne, à sa popularité (d’où l’intérêt des sondages d’opinion) ou encore au nombre de fois et à la diversité des sources qui nous la présentent comme véridique. L’évolution des moyens de communication nous rend davantage vulnérables aux manipulateurs d’opinion qui n’hésitent pas à présenter comme vrai ce qui est faux sur la base qu’il reste toujours quelque chose des plus impudents mensonges (Adolph Hitler, Mein Kampf) et qu’à les répéter leur auditoire finira par les croire, sinon à douter qu’ils ne renferment une part plus ou moins grande de vérité. S’il a été de tous temps difficile de discerner le vrai du faux, cela l’est davantage encore de nos jours où les « faiseurs d’image », les firmes de relations publiques, pullulent et où les théories contradictoires cohabitent, la plupart étant supportées par des constructions logiques plausibles.

 

Le raisonnement ci-haut rapporté dans le livre de la Sagesse se rapporte d’abord, comme tout l’Ancien Testament d’ailleurs, à la personne de Jésus. Comment ne pas mettre en parallèle « il se vante d'avoir Dieu pour père. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira. Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et le délivrera de ses adversaires » et « Il a compté sur Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il s'intéresse à lui! Il a bien dit: Je suis fils de Dieu! » (Matthieu 27, 43). Le raisonnement était implacable : Dieu ne pouvait laisser son Fils mourir d’une mort infâme, ou Jésus descendait de la croix par un miracle ou il mourait et c’était la preuve qu’il ne pouvait être le Messie attendu. Mais ce raisonnement errait dans sa prémisse de base : Dieu pouvait laisser mourir son Fils. Il l’a fait non par indifférence de sa part, mais pour manifester son amour sans limite car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). Cependant, faut-il le noter, ses accusateurs n’avaient quand même pas tout faux : le Père ne pouvait abandonner le Fils mais, pas de la manière dont ils se l’étaient imaginés mais plutôt en le ressuscitant d’entre les morts le troisième jour conformément à ce qu’avait dit David à son sujet : ma chair elle-même reposera dans l'espérance que tu n'abandonneras pas mon âme à l'Hadès et ne laisseras pas ton Saint voir la corruption (Ac 2, 25-27). Cette résurrection contredit, par ailleurs, une autre prémisse à la base d’un autre raisonnement fallacieux : il n’y a rien après la mort car on n'a jamais vu personne revenir du séjour des morts.

 

Ces gens-là ne connaissent pas les secrets de Dieu. Rien d’étonnant à cela ! Dieu étant Amour, la spiritualité est une affaire de cœur. Or, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point (Blaise Pascal). L’amour se situe à un autre plan que celui de la raison. Alors que la raison mesure tout afin de tenter d’établir une certaine équité dans les échanges, la mesure de l’amour c’est d’aimer sans mesure (Augustin d’Hippone). C’est pourquoi les raisonnements demeureront toujours impuissants à pénétrer la science de Dieu, son plan d’amour, ce qui fait dire à Jésus : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). Ce n’est que par le cœur qu’il est possible d’arriver à la Vérité.

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