Vérité

Dans un monde qui met sa confiance dans la sécurité financière (assurances, fonds de retraite…) pour accéder à la liberté, les paroles de Jésus rapportées par Jean semblent étranges. Cependant, il faut bien le reconnaître ceux qui commettent l’injustice, la fraude, l’intimidation et autres maux qui nous asservissent opèrent dans le secret. Qui cherche à taire de tels agissements, ou pire, à museler ceux qui pourraient en révéler l’existence, se fait le complice de ceux qui les commettent et contribue par son action/inaction à l’édification de ce que Jean-Paul II décrivait comme des structures de péché, une organisation sociale détournée de ce qui devrait être sa fin première à savoir le bien commun. Le premier moyen à mettre en œuvre pour réduire l’influence néfaste de telles structures consiste à en faire connaître l’existence, les mécanismes de leur action et leurs effets négatifs sur la collectivité. Qui dénonce l’injustice a déjà fait un grand pas pour y mettre fin. Les systèmes de justice qui permettent les poursuites-bâillon, les poursuites intentées par des gens ou des organisations disposant de grands moyens financiers dans le but manifeste de réduire au silence ceux qui s’opposent à leur action, ces systèmes n’ont de justice que le nom car dans les faits, ils permettent à la loi de la jungle, celle du plus fort, de régner.

Ce n’est cependant pas cette vérité que Jésus avait à l’esprit : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (Jn 8, 31-32). Quelle est cette vérité qui libère ? Jésus est venu révéler le Père (Mt 11, 27), que Dieu est Amour, et que sa volonté est que nous L’aimions ainsi que notre prochain, ce qui requiert du détachement. Qui n’est pas attaché aux choses de ce monde, mais à Dieu, à sa Vérité manifestée par sa Parole ainsi qu’à sa Justice, est vraiment libre et trouve la paix du cœur.