Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole

24 Septembre 2021

En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Luc 9, 18-22

En ce temps-là, comme tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait, Jésus dit à ses disciples : « Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.

Luc 9, 43-45

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le proverbe dit avec fort d’à-propos qu’il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Les disciples avec Pierre à leur tête éprouvent moins de difficulté à confesser que Jésus est le Christ, le Messie de Dieu (et encore Matthieu prend-il la peine de préciser en rapportant les paroles de Jésus : « cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. » (Mt 16, 17)) que d’accepter que ce Messie puisse souffrir et même mourir aux mains des hommes. Cela heurte de front leur perception et celle que tout le peuple élu se faisait du Messie : un Messie triomphant, un Messie politique qui libérerait Israël du joug de ses ennemis. Aussi, était-il hors de leur entendement que ce Messie puisse souffrir, encore moins connaître, en apparence, la défaite aux mains de ses ennemis. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole. Ce n’est pas que Jésus n’ait pas répété, Luc rapportant de tels propos à deux reprises dans le chapitre 9 de son évangile. La victoire du Messie est celle de l’Amour, un Amour qui excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout (1 Co 13, 7), qui se fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns (1 Co 9, 22). Cet Amour accepte les pires humiliations afin de confondre l’orgueil, cet orgueil qui détourne de l’Amour.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’examine ma perception de Dieu. Lorsque j’aspire à voir Dieu s’imposer aux yeux du monde, il y a fort à parier que je ne suis pas dans la vérité et que l’image que je me fais de Lui est déformée. Étant Amour et recherchant l’amour de sa créature, Dieu ne s’impose pas, ce qui serait contraire à l’amour, Il accepte au contraire d’être livré aux mains des hommes.