Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai

En ces jours-là, le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth s’en alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harane. Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis, et les personnes dont ils s’étaient entourés à Harane ; ils se mirent en route pour Canaan et ils arrivèrent dans ce pays. Abram traversa le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneur apparut à Abram et dit : « À ta descendance je donnerai ce pays. » Et là, Abram bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu. De là, il se rendit dans la montagne, à l’est de Béthel, et il planta sa tente, ayant Béthel à l’ouest, et Aï à l’est. Là, il bâtit un autel au Seigneur et il invoqua le nom du Seigneur. Puis, de campement en campement, Abram s’en alla vers le Néguev.

Livre de la Genèse 12,1-9.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harane. Abram avait un âge vénérable, l’âge où un grand nombre se dit : « J’en ai assez fait. Je vais me reposer et jouir de la vie, profiter du fruit de mon travail » à l’image de l’homme dont les terres avaient beaucoup rapporté de la parabole (Lc 12, 16-21) et dont Jésus a condamné la conduite pour avoir pensé égoïstement à lui-même plutôt qu’à Dieu et à sa volonté d’amour, un amour qui requiert un don continu de soi-même en faveur des autres et de ce Dieu qui est Amour.

Abram donc, à soixante-quinze ans, accepte de quitter le confort de sa situation pour aller vers l’inconnu par amour du Seigneur et se conformer à la volonté qu’Il lui avait signifiée. Ce pays inconnu vers lequel se mettre en route évoque la patrie céleste pour laquelle il faut accepter de se détacher de tout pour espérer y accéder : « En vérité, je vous le dis, nul n'aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l'Évangile, qui ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent, en maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Mc 10, 29-30)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je résiste à la tentation de m’installer et de jouir de l’existence, du fruit de mon labeur. Je continue à contribuer à mon humble mesure au bien commun par amour de Dieu et du prochain. Je vais où le Seigneur m’appelle.