La nuit, j’ai cherché ce que mon âme désire

Dieu a placé dans l’âme un désir d’absolu, un désir de Lui-même, que rien ne peut assouvir si ce n’est qu’Il se donne à elle pour la combler de son Amour. La nuit : cette recherche de Dieu se fait dans l’obscurité de la foi puisque la claire vision ne nous est pas accordée en cette vie : « Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. » (Ex 33,20) Je l’ai cherché, je ne l’ai pas trouvé. Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville… Pas étonnant que l’âme n’ait pas trouvé ! Augustin d’Hippone dira plus tard : « Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! » Rien ne sert de chercher dans le créé qui, s’il nous parle de Dieu, n’est pas Dieu. À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé ce que mon âme désire. Pour trouver Dieu, il ne faut pas s’arrêter au sensible, mais regarder au-delà, vers le Dieu sur lequel il pointe puisqu’il porte en lui des signes de sa Présence. Le lieu privilégié pour trouver Dieu demeure cependant au-dedans de nous-mêmes, dans notre cœur, demeure de l’Esprit Saint pour qui Lui ouvre ses portes, esprit d’Amour que nous a légué le Christ en héritage lorsqu’Il est remonté vers le Père, réalisant la prophétie d’Ézéchiel : « Je leur donnerai un seul cœur ; je mettrai au-dedans d'eux un esprit nouveau ; et j'ôterai de leur chair le cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair, afin qu'ils suivent mes ordonnances, et qu'ils gardent mes lois et les pratiquent ; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. » (Éz 11, 19-20)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me garde de m’attacher aux créatures qui, si elles ont la capacité de parler de Dieu, ne sont pas Dieu. Lorsque par mégarde je m’attache au sensible, je fais de lui une idole, quelque chose qui me détourne de Dieu alors qu’il devrait m’y conduire. Je cherche Dieu au-dedans de moi, dans mon cœur, cœur dont j’ouvre les portes à son Esprit d’Amour en m’efforçant d’accomplir la volonté du Père céleste, particulièrement de pardonner à ceux qui m’ont offensé, Amour et non-amour (rancune, haine…) ne pouvant cohabiter au sein d’un même cœur.