Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même

La personne humaine n’est pas sa propre fin. Appelée à la vie par le Seigneur, « C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. » (Ps 139,13), elle est invitée à retourner vers Lui au terme de sa course, l’entre-deux constituant le temps de grâce qui lui est accordé pour se perfectionner dans l’art d’aimer, pour devenir le plus translucide possible de l’amour de Dieu, unique condition pour espérer se tenir en sa Présence, moyennant qu’Il parfasse l’œuvre entreprise ici-bas en vertu de son infinie Miséricorde. Cette Miséricorde nous sera d’autant plus accessible que nous aurons nous-mêmes pardonnés à ceux qui nous ont offensés : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Mt 5, 7).

Si notre vie ne nous appartient pas, nous ne pouvons en disposer à notre guise sans commettre une offense grave envers le Seigneur et contrarier son plan d’amour sur nous, sur nos proches, sur la communauté à laquelle nous appartenons et, même au-delà, pour des personnes que nous ne connaissons pas, mais pour qui l’offrande de nous-mêmes et de nos souffrances au Père en communion avec celles du Christ crucifié devient source de grâces.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je reconnais humblement que le Seigneur est le Maître de la Vie, que je ne m’appartiens pas, que nous sommes au Christ, et le Christ est à Dieu (1 Co 3, 23). En conséquence, j’ai un grand respect pour cette vie dont Il m’a gratifié et j’ouvre mon cœur à son Esprit Saint pour qu’Il puisse de là manifester de manière tangible l’amour du Dieu invisible pour sa créature.