Nous vous encourageons à progresser encore (dans la sainteté)

Immédiatement après avoir dit que Dieu nous appelait à vivre dans la sainteté, Paul rajoute : « nous vous encourageons à progresser encore » dans l’amour. En effet, comme nous ne parviendrons jamais en cette vie à la perfection de l’amour, la totale transparence de l’Amour de Dieu, peu importe où nous en sommes dans notre voyage, il restera toujours du chemin à faire. Quiconque se pense arrivé et s’assoit sur ses lauriers s’apparente au serviteur de la parabole des talents (Mt 25, 14-30) qui n’en avait reçu qu’un seul et l’avait enterré, ce qui lui a valu la condamnation du Maître. Dans son encouragement à la progression, Paul mentionne le travail : travaillez de vos mains comme nous vous l’avons ordonné. Contrairement à une perception fausse que le travail serait une punition de Dieu que nous aurait valu la désobéissance de nos premiers parents, ce dernier constitue plutôt un moyen mis par Dieu à notre disposition pour nous aider à nous affranchir du péché et à progresser dans l’amour en contribuant au bien commun. La parabole de l’homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté (Lc 12, 16-21) est, quant à elle, fort éloquente à ce dernier égard. Cet homme riche s’expose lui aussi à la condamnation non seulement pour avoir détourné le travail de sa vocation première qui est l’enrichissement commun, mais aussi pour avoir planifié se reposer sur la richesse accumulée, une richesse qui pourrait aussi bien s’entendre, par ailleurs, des biens spirituels que matériels.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je prends conscience que le chemin qui conduit à Dieu, le chemin de la sainteté, de la transparence de l’Amour, requiert une progression continue. Quiconque cesse d’avancer dans ce chemin recule inexorablement. Il n’existe pas de point mort, d’endroit où l’on puisse sans danger se mettre au « neutre », comme l’exprime le livre de l’Apocalypse : « Je vomirai les tièdes » (Ap 3, 16).